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Économie

Le programme nucléaire français franchit un nouveau cap budgétaire

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_**L’estimation du coût de construction des six futurs réacteurs EPR2 s’établit désormais à près de 73 milliards d’euros, selon les dernières évaluations d’EDF. Cette révision confirme une tendance à la hausse, tout en s’inscrivant dans un cadre financier préalablement défini avec l’État.**_

Le groupe public a présenté un chiffrage consolidé portant le montant prévisionnel du programme à 72,8 milliards d’euros, hors frais de financement. Ce nouveau devis représente une augmentation d’environ 8% par rapport à l’estimation de fin 2023, qui s’élevait à 67,4 milliards. Sur une période plus longue, l’envolée est plus marquée, l’enveloppe ayant progressé de près de 40% depuis le premier chiffre avancé, fixé à 51,7 milliards d’euros en 2022.

Cette actualisation résulte d’une année de travaux techniques et intègre notamment une provision pour risques plus conséquente, destinée à couvrir d’éventuels aléas. Les dirigeants du groupe indiquent que ce plafond de dépenses avait déjà été évoqué lors des discussions sur le financement avec l’État au cours de l’été dernier. Le ministère de l’Économie a d’ailleurs souligné que ce chiffrage démontrait une meilleure visibilité de la part de l’électricien sur les coûts du projet.

Pour établir cette nouvelle estimation, EDF s’est appuyé sur les retours d’expérience des chantiers en cours, notamment celui de Flamanville en France et de Hinkley Point au Royaume-Uni. L’entreprise mise également sur un effort d’optimisation des processus visant à réduire la durée de construction de chaque réacteur. L’objectif affiché est de garantir une maîtrise rigoureuse du programme, afin d’éviter les dérives observées par le passé.

Le calendrier prévoit désormais une mise en service du premier réacteur, sur le site de Penly, à l’horizon 2038. Les unités suivantes, réparties sur les sites de Gravelines et du Bugey, devraient être connectées au réseau à un rythme soutenu. Plusieurs étapes administratives et financières restent cependant à franchir avant le lancement effectif des travaux.

Un audit approfondi mené par les services de l’État est attendu au premier trimestre 2026. Son objectif sera de parvenir à un devis concerté entre les parties. Parallèlement, la Commission européenne doit se prononcer sur le mécanisme d’aide publique envisagé pour soutenir le projet. Le modèle de financement repose en effet sur un prêt étatique couvrant une part significative des investissements, assorti d’un contrat garantissant les recettes d’EDF sur une longue période. La décision finale d’investissement est quant à elle prévue pour la fin de l’année 2026.

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