France
Le procès de Jonathann Daval entre dans sa dernière ligne droite
Le procès de Jonathann Daval, qui reconnaît désormais avoir « voulu » tuer sa femme Alexia, entre vendredi dans sa dernière ligne droite avec un ultime interrogatoire de l’accusé et les premières plaidoiries mais le verdict sera sans doute repoussé à samedi.
Longuement entendu jeudi sur les faits, Jonathann Daval, 36 ans, sera cette fois interrogé sur sa personnalité.
La cour doit également procéder à l’audition de plusieurs témoins, parmi lesquels Martine Henry, la mère de Jonathann, déjà entendue brièvement au premier jour du procès, lundi.
Les jurés devraient également visionner la dramatique confrontation entre Jonathann et la mère d’Alexia, Isabelle Fouillot : en décembre 2018, alors que le trentenaire soutenait la thèse d’un complot familial, accusant son beau-frère d’avoir tué Alexia, Mme Fouillot avait arraché de nouveaux aveux à Jonathann.
Verdict retardé
Le procès, qui devait s’achever vendredi, a pris un retard important mais les plaidoiries des parties civiles devraient quand même intervenir « en fin d’après-midi », a estimé l’un de leurs avocats, Me Gilles-Jean Portejoie.
Compte tenu du retard accumulé, le verdict devrait être décalé à samedi, ont cependant estimé Mes Portejoie et Randall Schwerdorffer.
Ce dernier, qui défend l’accusé, estime que les jurés devraient rendre leur délibéré « samedi en fin de journée », tandis que pour l’ancien bâtonnier de Clermont-Ferrand, il pourrait intervenir « dans la nuit de samedi à dimanche ».
La journée de jeudi a connu un nouveau rebondissement, un de plus dans un procès très dense émotionnellement : après un premier interrogatoire avorté mercredi soir en raison d’un malaise vagal, Jonathann Daval a avoué l’intention meurtrière qui l’animait lorsqu’il s’en est pris à Alexia.
Lui qui soutenait jusqu’alors avoir simplement voulu « la faire taire », a fini par reconnaître qu’il avait bel et bien « voulu la tuer » lors d’une violente dispute.
« Je lui ai donné la mort, oui, quand on étrangle quelqu’un comme ça, c’est pour donner la mort », a-t-il avoué dans un silence glacial, la voix étranglée par l’émotion, avant de détailler la soirée du meurtre.
« Tensions »
Des aveux qui auront fatalement des conséquences sur les plaidoiries de la défense : ses avocats, qui s’étaient réservé avant le procès la possibilité de plaider les violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, moins sévèrement réprimées, vont y renoncer.
« Nous allons plaider l’homicide volontaire », a annoncé jeudi soir Me Schwerdorffer alors que son client qui comparaît pour homicide sur conjoint, encourt la réclusion à perpétuité.
Également chargé de sa défense, Me Samuel Estève s’est félicité des témoignages « d’amis » du couple qui ont déposé jeudi soir tard à la barre : ils « ont confirmé en tout point ce qu’a expliqué Jonathann sur ses rapports avec (Alexia) dans les derniers temps, c’est-à-dire quand le couple connaissait des tensions importantes ».
« On est maintenant très loin du couple parfait sans histoire, il y avait des tensions », a-t-il relevé, « tout ce qu’a dit Jonathann (…) a été confirmé par les témoins ».
Le couple Daval se délitait depuis plusieurs années et les deux époux se débattaient dans d’importants problèmes intimes : les problèmes d’érection de Jonathann et le désir d’enfant inassouvi d’Alexia.
Frustrés
A l’opposé, les parties civiles sont restées sur leur faim même si Me Caty Richard a voulu voir « un pas en avant » lorsque l’accusé a déclaré « à deux reprises: +oui j’ai voulu la tuer, oui forcément j’ai voulu la tuer+ ».
Son confrère, Me Portejoie, s’est montré moins positif : « on n’a pas appris grand-chose, on tourne en rond ». Vendredi, « il faudra parler directement à Jonathann Daval », a-t-il lancé à ses clients, les parents d’Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot.
A la barre, ceux-ci avaient déjà tenté d’interpeller mercredi leur ancien gendre mais le président de la cour d’assises, Matthieu Husson, avait coupé court, estimant que le moment n’était pas encore venu pour une telle confrontation.
Mme Fouillot espère désormais « lui parler » même si « on dirait qu’on parle à un mur ». « On dirait qu’il est ailleurs, qu’il n’est pas dans son procès. Il est fermé, fermé, fermé! », a-t-elle déploré.
France
Budget 2025 : 4000 postes d’enseignants seront supprimés à l’Education nationale
La suppression de 4.000 postes d’enseignants dans le budget 2025 soulève une vague d’indignation parmi les syndicats et acteurs de l’éducation. Justifiée par la baisse démographique, cette décision suscite des critiques acerbes quant à l’avenir de l’école publique.
L’annonce de la suppression de 4.000 postes d’enseignants, principalement en maternelle et élémentaire, dans le cadre du budget 2025, a provoqué un tollé parmi les syndicats de l’Éducation nationale. Cette mesure, présentée par le ministère comme une réponse à la diminution du nombre d’élèves, avec une baisse estimée de 97.000 élèves à la rentrée 2025, est perçue par les syndicats comme une véritable menace pour l’école publique.
Le ministère de l’Éducation tente de justifier cette réduction en expliquant que les effectifs en baisse nécessitent une réadaptation des moyens. Cependant, malgré cette logique démographique, l’ampleur de la suppression de postes, notamment dans le premier degré public, où 3.155 emplois seront perdus, est jugée disproportionnée par les principaux syndicats. Ces derniers craignent que ces coupes budgétaires n’aggravent une situation déjà tendue dans les établissements scolaires.
La FSU-Snuipp, par la voix de Guislaine David, a vivement dénoncé ce qu’elle qualifie de « sabordage de l’école publique », un sentiment partagé par d’autres organisations telles que le Snalc, qui parle de « saignée monstrueuse ». Le premier degré privé et le second degré ne sont pas épargnés non plus, avec respectivement 660 et 180 postes supprimés. De leur côté, les représentants du second degré, comme Sophie Vénétitay du Snes-FSU, accusent le gouvernement de sacrifier l’école publique au profit d’une gestion comptable de l’éducation.
Outre la réduction des effectifs enseignants, le budget prévoit la création de 2.000 postes d’AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap). Bien que cette mesure soit saluée, elle ne suffit pas à apaiser les craintes sur l’inclusion scolaire, un domaine où les besoins sont croissants mais où les conditions de travail et de rémunération des AESH demeurent insuffisantes pour attirer suffisamment de candidats.
Les syndicats rappellent également que les suppressions de postes, cumulées aux difficultés de recrutement, compromettent la promesse de « mettre un professeur devant chaque classe ». En effet, cette année, plus de 3.000 postes n’ont pas été pourvus aux concours, un chiffre alarmant qui souligne l’urgence de rendre le métier d’enseignant plus attractif.
Le budget 2025 de l’Éducation nationale, d’un montant global de 63 milliards d’euros, est pourtant présenté comme stable, avec une augmentation modeste de 834 millions d’euros par rapport à l’année précédente. Cependant, cette hausse apparente est relativisée par une réduction de 700 millions opérée en février, nuançant l’ambition affichée de faire de l’éducation une priorité nationale.
Face à cette situation, la colère ne faiblit pas, tant du côté des syndicats que des personnalités politiques comme Jean-Luc Mélenchon, qui fustige une « organisation de l’ignorance » et un budget qu’il juge catastrophique pour l’avenir de l’école en France.
France
Tempête Kirk : 30 départements en vigilance orange pour pluie et vent
La dépression Kirk traverse la France avec des pluies torrentielles et des vents violents, forçant Météo-France à placer 30 départements en vigilance orange. Des inondations et des perturbations des transports sont à prévoir, notamment dans les régions les plus touchées.
La tempête Kirk s’abat sur la France ce mercredi, entraînant des conditions météorologiques sévères. Météo-France a placé 30 départements en vigilance orange, soit cinq de plus que la veille, en raison de l’intensité des pluies et des vents qui balaient le pays. Cette perturbation concerne un large axe allant de la Vendée à la Champagne-Ardenne, ainsi que plusieurs zones montagneuses, notamment les Pyrénées, où les rafales atteignent des sommets impressionnants.
Parmi les départements concernés, 23 font face à un risque d’inondation en raison des précipitations intenses, tandis que quatre autres sont placés en alerte pour des vents violents, principalement dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, où les rafales pourraient atteindre jusqu’à 150 km/h sur les sommets. Les départements de la Loire et du Rhône, également sous alerte pour des vents puissants, voient leurs infrastructures locales perturbées, avec notamment l’interruption du trafic ferroviaire entre Lyon et Saint-Étienne.
Les cumuls de pluie prévus pour la journée dépassent les normales mensuelles, avec des pointes de 90 mm attendues dans certaines régions comme les Pays de la Loire. Météo-France souligne que la saturation des sols, déjà très humides en cette fin d’année exceptionnellement pluvieuse, pourrait aggraver les risques d’inondations. Les régions d’Île-de-France et de Champagne-Ardenne, elles aussi sous alerte, devraient recevoir entre 40 et 60 mm de pluie. Des épisodes orageux sont également attendus en soirée dans les Alpes-Maritimes, où une vigilance accrue pourrait être déclenchée.
Cette situation s’inscrit dans une tendance météorologique marquée par des phénomènes extrêmes, accentués par le réchauffement climatique. Les experts de l’observatoire européen Copernicus rappellent que septembre a été un mois record en termes de précipitations, tant au niveau national qu’international, lié aux températures anormalement élevées qui favorisent de tels événements climatiques.
France
L’Abbé Pierre avait « une sexualité problématique » : son neveu sort du silence
Guy Tuscher, neveu de l’Abbé Pierre, raconte dans une interview à France Bleu Isère que son oncle n’a jamais su respecter son vœu de chasteté. « Le célibat, pour lui, c’était insupportable. »
Guy Tuscher, 71 ans, accuse encore le coup. Des mois après les premières révélations du scandale sexuel autour de l’Abbé Pierre, son oncle, le septuagénaire revient sur le choc « violent » qu’il a dû encaisser en apprenant ce que l’homme d’Église avait fait à toutes ces femmes. Elles sont aujourd’hui 24 à accuser le capucin d’agressions sexuelles et de viols. « Cela a été violent. Mais, en fait, moi, je savais. Nous, dans la famille, on savait tous que la sexualité de notre oncle était problématique », confie Guy Tuscher, qui ignorait cependant tout des agressions sexuelles, telles qu’elles sont décrites dans les témoignages.
La mère de Guy Tuscher était très proche de son frère, l’Abbé Pierre. « C’était son frère préféré. C’était un garçon brillant, plein de vie », raconte son neveu. Elle savait cependant qu’il ne pourrait pas se passer d’une vie sans sexe et qu’entrer dans l’Église, faire vœu de chasteté, n’avait aucun sens. « Elle savait très bien que le célibat, pour lui, c’était quelque chose d’insupportable. En fait, elle lui en a énormément voulu quand il est devenu prêtre parce qu’elle savait que ça ne correspondait pas à ce qu’il était. » Et d’ajouter : « Ma mère lui disait de faire une psychanalyse pour régler ses problèmes, mais il n’a jamais voulu. »
S’il ne renie pas l’oncle qu’a été l’Abbé Pierre ni tout ce qu’il a pu accomplir « humainement et politiquement », Guy Tuscher ressent une « déception par rapport à l’homme ». Il lui en veut « d’avoir pris le risque de tout détruire ». Et s’il affirme soutenir « ces femmes qui ont raconté ce qu’elles ont subi », il assure aussi : « On ne peut pas non plus dire que tout ce qu’il a fait est à jeter. Ce n’est pas possible. »
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