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Le chef du gouvernement espagnol face à cinq heures d’interpellations sénatoriales

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Le Premier ministre Pedro Sánchez a subi un interrogatoire marathon devant une commission d’enquête du Sénat, dans un climat particulièrement électrique marqué par des accusations récurrentes de corruption.

Durant cinq heures d’audition jeudi, le chef de l’exécutif espagnol a fait face à des questions insistantes et des interruptions répétées de la part des sénateurs de l’opposition. Les échanges, souvent vifs, n’ont cependant pas produit d’éléments nouveaux susceptibles de compromettre directement le leader socialiste. L’interrogatoire concernait principalement ce qui est communément appelé l’affaire Koldo, du nom de Koldo García Izaguirre, ancien collaborateur de l’ex-ministre des Transports José Luis Ábalos.

Face aux tentatives répétées de le mettre en difficulté, Pedro Sánchez est resté fidèle à sa ligne de défense, affirmant n’avoir eu aucune connaissance des agissements reprochés. Le Premier ministre a conservé son calme tout au long de la séance, répondant parfois par des éclats de rire à des questions qu’il estimait dénuées de fondement. Il n’a concédé qu’un seul point, reconnaissant avoir occasionnellement perçu des remboursements en espèces du Parti socialiste pour des frais professionnels, toujours inférieurs à mille euros et accompagnés de justificatifs.

Le chef du gouvernement a vigoureusement contre-attaqué en qualifiant cette commission d’enquête de « cirque » et la comparant aux méthodes de l’Inquisition espagnole. Le président de la commission, Eloy Suárez du Parti populaire, lui a rappelé la nécessité de respecter l’institution. En conclusion de son audition, Pedro Sánchez a dénoncé une instrumentalisation du Sénat par le Parti populaire et Vox, estimant qu’il s’agissait d’un nouvel abus de la part de l’opposition.

L’affaire Koldo, révélée en février 2024, concerne un système présumé de détournement de fonds publics lors de l’achat de masques pendant la pandémie, pour un montant total de cinquante-trois millions d’euros. L’enquête judiciaire a impliqué plusieurs anciens proches collaborateurs du Premier ministre, dont José Luis Ábalos, depuis exclu du Parti socialiste, et son successeur Santos Cerdán, actuellement incarcéré.

Cette audition sénatoriale s’inscrit dans un contexte plus large de procédures judiciaires touchant l’entourage du chef du gouvernement, notamment son épouse Begoña Gómez, son frère David Sánchez, et le procureur général Álvaro García Ortiz. Le Premier ministre a maintenu sa position, affirmant n’avoir jamais eu connaissance de ces affaires et garantissant la régularité des financements de son parti.

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