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Économie

L’AGOA sous pression : l’avenir incertain du partenariat commercial entre les États-Unis et l’Afrique

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Le programme de préférences tarifaires, pilier des échanges économiques entre Washington et le continent africain, pourrait disparaître sous l’administration Trump, plongeant plusieurs secteurs clés dans l’incertitude.

Depuis son adoption en 2000, l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) a permis à une trentaine de pays africains d’exporter vers les États-Unis sans droits de douane, sous réserve du respect de critères politiques et économiques. Ce dispositif a dynamisé des filières entières, du textile à l’automobile en passant par les hydrocarbures, avec des échanges atteignant 9,26 milliards de dollars en 2023.

Aujourd’hui, son renouvellement, prévu en septembre, semble compromis. L’administration Trump, engagée dans une politique commerciale protectionniste, n’a pas encore clarifié ses intentions. Plusieurs scénarios sont envisageables : une non-reconduction pure et simple, une exclusion ciblée de certains pays comme l’Afrique du Sud, ou encore la suppression de secteurs spécifiques, notamment l’automobile.

Les conséquences seraient lourdes pour les économies africaines. L’Afrique du Sud, premier bénéficiaire non pétrolier avec 3,6 milliards de dollars d’exportations, craint pour son industrie automobile, qui emploie directement 86 000 personnes. Le Kenya, Madagascar et le Lesotho, dépendants des exportations textiles, seraient également touchés. Quant au Nigeria, principal exportateur pétrolier dans le cadre de l’AGOA (3,7 milliards de dollars), il voit son modèle remis en question.

Les tensions diplomatiques ajoutent à l’incertitude. Les critiques américaines envers Pretoria, accusée de proximité avec la Russie et la Chine, ou encore la récente loi sud-africaine sur l’expropriation, alimentent les spéculations. Dans ce contexte, les observateurs s’accordent sur un point : l’AGOA, autrefois symbole de coopération, traverse une crise sans précédent, avec des répercussions économiques majeures à l’horizon.

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