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Économie

L’accord UE-Mercosur suspendu à un délai, Bruxelles sous tension agricole

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La perspective d’un report du traité commercial, évoquée par le président brésilien Lula, offre un répit aux oppositions européennes. Cette annonce intervient alors que la capitale belge était le théâtre d’une mobilisation massive d’agriculteurs contestant les orientations politiques de l’Union.

Le projet d’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur connaît un nouveau contretemps. Le président brésilien a indiqué qu’un report de la signature, potentiellement jusqu’en janvier, était envisagé. Cette décision fait suite à des consultations avec plusieurs capitales européennes, dont Rome, dont le soutien final au texte serait conditionné à un délai supplémentaire. L’initiative brésilienne doit maintenant être soumise aux autres membres du bloc sud-américain.

Cette pause, si elle se concrétise, constitue un soulagement temporaire pour plusieurs États membres, à commencer par la France. Paris maintient une position ferme, jugeant le texte dans sa forme actuelle inacceptable. Le report représente en revanche un échec pour la Commission européenne ainsi que pour les pays, comme l’Allemagne et l’Espagne, qui militaient pour une adoption imminente. La présidente de la Commission européenne espérait initialement parapher l’accord ce week-end à l’occasion d’un sommet régional au Brésil.

La nouvelle survient dans un contexte de fortes tensions à Bruxelles, où plusieurs milliers d’agriculteurs se sont rassemblés. Leur colère visait à la fois ce traité de libre-échange, les réformes de la politique agricole commune et d’autres mesures fiscales. Si une manifestation autorisée s’est déroulée dans le calme, d’autres rassemblements ont donné lieu à des heurts avec les forces de l’ordre. Des projectiles ont été échangés, des pneus incendiés, et la police a eu recours à des canons à eau et à des gaz lacrymogènes pour disperser certains groupes.

Les manifestants dénoncent une concurrence qu’ils estiment déloyale, pointant du doigt des standards sanitaires et environnementaux différents entre les deux continents. Ils redoutent que l’accord n’entraîne une augmentation des importations de produits agricoles sud-américains, au détriment des productions locales. La principale organisation professionnelle agricole européenne affirme que des producteurs venus de plusieurs pays ont participé au mouvement.

En marge du sommet européen, la présidente de la Commission a reçu une délégation de représentants du secteur. Elle a réaffirmé son soutien aux agriculteurs, assurant que l’Europe resterait à leurs côtés. Les critiques portent également sur la gestion budgétaire des aides agricoles et sur la réponse apportée à certaines crises sanitaires affectant le bétail. L’accumulation de ces griefs explique l’ampleur de la mobilisation et la détermination des protestataires.

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