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Économie

L’accord UE-Mercosur en suspens, une signature visée en janvier

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Les négociations sur le vaste pacte commercial entre l’Union européenne et le bloc sud-américain se poursuivent, alors que les pressions politiques et les mobilisations agricoles compliquent le calendrier.

Les pays membres du Mercosur ont entamé ce vendredi une réunion à Foz do Iguaçu, au Brésil. Cette rencontre intervient dans un contexte de fortes attentes concernant la conclusion du traité de libre-échange avec l’Union européenne. Bruxelles espère désormais parvenir à une signature le 12 janvier prochain au Paraguay, selon plusieurs sources concordantes. Un délai qui marque un report par rapport à l’objectif initial de paraphe ce week-end.

Ce décalage s’explique principalement par les réticences exprimées par certains États membres européens, sous la pression de leurs secteurs agricoles. En France et en Italie notamment, les exploitants redoutent une concurrence accrue des importations de viande, de sucre ou de céréales en provenance d’Amérique du Sud. Des manifestations ont d’ailleurs eu lieu ces derniers jours, illustrant la tension autour du dossier.

Malgré ces obstacles, la présidente de la Commission européenne s’est dite optimiste quant à la possibilité de finaliser le processus en janvier. Cet accord, dont les discussions ont débuté il y a plus de vingt-cinq ans, vise à créer la plus vaste zone de libre-échange de la planète. Il doit permettre aux entreprises européennes d’accroître leurs exportations industrielles et agroalimentaires, tandis que les pays du Mercosur obtiendraient un meilleur accès au marché communautaire pour leurs productions agricoles.

Du côté des gouvernements, les positions restent contrastées. L’Allemagne, favorable au texte, estime que sa signature est désormais acquise. Le Brésil, qui assure la présidence tournante du Mercosur, a exprimé à plusieurs reprises son souhait de voir aboutir rapidement les négociations, tout en appelant à la « patience ». Le président Luiz Inacio Lula da Silva avait précédemment indiqué que la fenêtre politique pour conclure l’accord pourrait se refermer après son mandat.

En France, l’exécutif a adopté une posture plus réservée, soulignant que des garanties supplémentaires étaient nécessaires, notamment sur les plans environnemental et sanitaire. Le chef de l’État a jugé prématuré de se prononcer sur une éventuelle signature en janvier, tout en laissant entendre qu’elle serait conditionnée à des avancées substantielles. Le syndicat agricole majoritaire a, quant à lui, réaffirmé son opposition ferme au projet.

La réunion du Mercosur, qui se poursuivra samedi par un sommet des chefs d’État, est également marquée par l’absence annoncée du président argentin Javier Milei. Ses divergences politiques et économiques avec son homologue brésilien ajoutent une dimension complexe au dialogue interne au bloc sud-américain, dans un dossier déjà sensible.

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