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Économie

L’accord UE-Mercosur en suspens, le Paraguay presse Bruxelles

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_**Le bloc sud-américain, réuni au Brésil, a dû reporter la signature tant attendue du traité de libre-échange. Face aux mobilisations agricoles en Europe, Asunción avertit que la patience a des limites.**_

Les pays du Mercosur ont exprimé leur frustration face aux nouveaux délais imposés à la finalisation de l’accord commercial avec l’Union européenne. Réunis ce week-end à Foz do Iguaçu, les partenaires sud-américains espéraient parapher le texte, une attente partagée par la présidente de la Commission européenne. Les pressions internes au Vieux Continent, notamment de la part des syndicats agricoles, ont toutefois conduit à un ajournement.

Le ministre des Affaires étrangères du Paraguay a souligné la volonté de son pays d’avancer, tout en rappelant que le calendrier européen ne saurait être élastique indéfiniment. Bruxelles, de son côté, affiche une certaine sérénité, évoquant une signature probable au mois de janvier. Cet accord, dont les négociations s’étirent depuis un quart de siècle, vise à établir la plus vaste zone de libre-échange de la planète.

Les avantages économiques potentiels sont considérables pour les deux parties. Les exportateurs européens de biens manufacturés et de produits agroalimentaires haut de gamme y voient une opportunité. En retour, les producteurs sud-américains de denrées agricoles de base pourraient accéder plus facilement au marché commun. Cette perspective suscite cependant de vives inquiétudes dans les campagnes européennes, où l’on redoute une concurrence jugée déloyale.

La colère des agriculteurs s’est manifestée avec force ces derniers jours, tant à Bruxelles que dans plusieurs capitales. En France, des actions symboliques ont ciblé la résidence secondaire du chef de l’État. Le gouvernement français maintient une position de prudence, estimant que des garanties supplémentaires sont nécessaires avant tout engagement définitif. D’autres capitales, comme Berlin, se montrent au contraire plus favorables à une adoption rapide.

La présidence brésilienne du Mercosur, qui portait un intérêt particulier à conclure ce dossier, a fait preuve de compréhension face au report. Le chef de l’État brésilien a indiqué avoir reçu des assurances sur une issue positive prochaine, tout en regrettant ce contretemps. Il a réaffirmé la portée stratégique de ce pacte pour le commerce international et le multilatéralisme.

En arrière-plan de ces discussions commerciales, des tensions politiques internes au Mercosur sont également perceptibles. L’absence annoncée du président argentin à la réunion de samedi illustre les divergences idéologiques profondes qui traversent le bloc, ajoutant une autre couche de complexité au contexte général des négociations.

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