Nous rejoindre sur les réseaux

Économie

L’accord commercial UE-Mercosur reporté à janvier, sous la pression agricole

Article

le

_**La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, affiche sa confiance dans la conclusion prochaine du pacte, malgré l’opposition persistante de plusieurs capitales et la colère des agriculteurs européens.**_

L’ultime étape de la ratification de l’accord d’association entre l’Union européenne et les pays du Mercosur a été différée. La signature, qui devait intervenir ce week-end, a été repoussée au mois de janvier prochain. Cette décision fait suite aux réticences exprimées par la France et l’Italie, qui ont empêché la formation d’une majorité qualifiée nécessaire parmi les Vingt-Sept. La cheffe de l’exécutif européen s’est toutefois déclarée optimiste quant à une finalisation rapide du texte, estimant que les dernières difficultés seraient surmontées dans les prochaines semaines.

Ce traité, objet de pourparlers depuis un quart de siècle, vise à créer une vaste zone de libre-échange. Il doit faciliter les exportations européennes de produits industriels, de vins et de spiritueux vers l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. En contrepartie, il ouvrirait davantage le marché communautaire aux produits agricoles sud-américains, comme la viande bovine, le sucre ou le soja, une perspective qui suscite de vives inquiétudes dans les campagnes européennes.

Le report constitue un contretemps pour les partisans d’une signature immédiate, notamment l’Allemagne et l’Espagne. Une source diplomatique allemande a néanmoins indiqué que l’objectif d’une conclusion mi-janvier restait atteignable, l’Italie ayant finalement assuré de son soutien. Le président brésilien a pour sa part confirmé avoir reçu des assurances similaires de la part de Rome, évoquant une demande de « patience » de la Première ministre italienne.

La tension était palpable jeudi à Bruxelles, où des milliers d’agriculteurs ont manifesté aux abords du siège des institutions européennes. Le rassemblement, globalement autorisé et pacifique, a connu des épisodes de confrontation. Des heurts ont opposé certains manifestants aux forces de l’ordre, qui ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène. Des dégradations matérielles, dont des vitres brisées sur un bâtiment parlementaire, ont été constatées.

Les protestataires dénoncent une concurrence qu’ils jugent déloyale, pointant des standards sanitaires, environnementaux et sociaux moins exigeants chez leurs homologues du Mercosur. Leur mécontentement se nourrit également des débats en cours sur l’avenir de la Politique agricole commune et des craintes d’une dilution des soutiens financiers. En France, la gestion récente d’une épizootie a encore accru la défiance du secteur.

Le principal syndicat agricole français a immédiatement réagi au report, le qualifiant d’insuffisant et appelant à maintenir la mobilisation. Son opposition au projet commercial demeure totale. Du côté industriel, en Allemagne, la fédération de la chimie a fait part de sa frustration face à des négociations qu’elle estime interminables. L’issue de ce dossier, qui cristallise des intérêts économiques divergents et des sensibilités politiques variées, reste donc suspendue à de nouveaux arbitrages en janvier.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus