Société
La réforme électorale qui fracture les campagnes françaises
L’obligation de parité et la fin du scrutin traditionnel suscitent l’inquiétude des élus locaux, qui redoutent la disparition programmée des plus petites communes.
La refonte du mode de scrutin dans les municipalités de moins de mille habitants provoque de vives tensions au sein des territoires ruraux. Alors que les nouvelles dispositions législatives imposent désormais des listes paritaires et interdisent le panachage des bulletins, de nombreux maires dénoncent une atteinte à l’expression démocratique traditionnelle. Pour ces élus, cette transformation du système électoral représenterait un premier pas vers la suppression des plus petites collectivités.
Le maire de Forges, commune de 480 habitants en Seine-et-Marne, défend avec nostalgie l’ancienne pratique du vote. Selon lui, la possibilité de modifier les listes en rayant ou ajoutant des noms constituait l’essence même de la démocratie locale. Un sentiment partagé par de nombreux élus, dont plus de deux tiers des maires de communes de moins de 500 habitants jugent défavorablement cette réforme.
La difficulté de constituer des équipes paritaires dans les très petites localités apparaît comme l’obstacle majeur. Des élues soulignent les réticences des habitantes, souvent freinées par leurs obligations familiales et professionnelles. Cette contrainte organisationnelle pourrait, selon certains, conduire à l’impossibilité de présenter des listes complètes lors des prochaines élections municipales.
Les conséquences potentielles alimentent les craintes. En cas d’échec à former une liste réglementaire, les préfectures pourraient nommer des délégations spéciales avant d’envisager, à terme, des fusions entre communes. Cette perspective suscite l’hostilité de nombreux élus, qui y voient la négation de l’identité villageoise et la dilution du lien de proximité.
Pourtant, des voix s’élèvent pour défendre cette modernisation institutionnelle. Le premier magistrat de Champeaux considère que le vote doit désormais porter sur des projets plutôt que sur des personnalités. Un responsable associatif va plus loin en estimant que l’incapacité à constituer une équipe paritaire démontrerait un défaut de légitimité du candidat.
Au-delà des positions antagonistes, cette réforme interroge fondamentalement l’avenir du modèle communal français. Alors que près de vingt-cinq mille communes comptent moins de mille habitants, l’équilibre entre modernisation démocratique et préservation du tissu local reste à trouver.
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