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Économie

La Croatie étouffe sous le poids de ses plages artificielles

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Le littoral croate, victime de son succès touristique, subit les conséquences désastreuses de l’artificialisation massive de ses côtes.

La Croatie, célèbre pour ses eaux turquoise et son patrimoine naturel exceptionnel, voit son écosystème marin se dégrader à grande vitesse. Face à la demande croissante des touristes en quête de plages de sable immaculé, les autorités locales ont multiplié les aménagements côtiers, souvent au détriment de l’environnement.

Avec seulement 6 % de plages naturelles sur ses 6 000 kilomètres de côtes, le pays a recours à des techniques invasives pour répondre aux attentes des visiteurs. Le « rechargement » des plages, consistant à importer du sable ou du gravier concassé, est devenu une pratique courante. À Primosten, station balnéaire prisée, des engins de chantier remodèlent en permanence le littoral, transformant des zones rocheuses en étendues sablonneuses.

Cette course à l’artificialisation a un coût écologique élevé. L’érosion s’accélère, les écosystèmes marins sont perturbés, et les posidonies, ces herbiers sous-marins essentiels à la biodiversité, sont souvent sacrifiés. Pourtant, certaines initiatives montrent qu’un équilibre est possible. Sur l’île de Dugi Otok, à Sakarun, des scientifiques et habitants ont uni leurs forces pour préserver ces plantes marines, désormais stockées en hiver et replacées en été pour protéger le sable naturel.

Le tourisme, pilier économique de la Croatie, génère près de 15 milliards d’euros par an. Mais cette manne financière ne doit pas occulter les risques à long terme. Le réchauffement climatique, avec la montée des eaux et l’intensification des tempêtes, menace directement ces plages artificielles, fragiles et coûteuses à entretenir.

Des voix s’élèvent pour promouvoir un tourisme plus durable, respectueux des équilibres naturels. Si les mentalités évoluent lentement, l’espoir réside dans les nouvelles générations, conscientes des enjeux et déterminées à préserver ce patrimoine unique. La Croatie parviendra-t-elle à concilier attractivité touristique et protection de son littoral ? L’avenir le dira, mais le temps presse.

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