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La Cour suprême américaine lève les protections de centaines de milliers de migrants

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Dans une décision controversée, les juges conservateurs permettent à l’administration de révoquer le statut légal de plus de 500 000 personnes originaires de quatre pays latino-américains.

La plus haute juridiction des États-Unis a tranché en faveur du gouvernement dans un dossier hautement sensible concernant les politiques migratoires. Les neuf magistrats, dont six conservateurs, ont temporairement autorisé la révocation du statut protecteur accordé à plus de 530 000 ressortissants vénézuéliens, cubains, nicaraguayens et haïtiens. Cette mesure suspend une décision antérieure d’un tribunal fédéral qui bloquait la mise en œuvre de cette politique.

Le programme concerné, instauré sous l’administration précédente, permettait à ces migrants de résider légalement sur le sol américain pour une durée de deux ans, en raison des crises politiques et humanitaires dans leurs pays d’origine. Son abolition avait été décidée en mars dernier par le ministère de la Sécurité intérieure, avant d’être temporairement gelée par la justice.

Parmi les juges progressistes, Ketanji Brown Jackson a vivement critiqué cette décision, estimant que la majorité sous-estimait gravement les conséquences pour les personnes concernées. Dans une opinion dissidente, elle a souligné le caractère dévastateur d’une mesure qui pourrait précipiter des centaines de milliers de familles dans la précarité avant même l’examen complet du dossier par les cours d’appel.

Les réactions sur le terrain reflètent l’inquiétude des communautés affectées. À Miami, des représentants associatifs dénoncent une manœuvre visant à fragiliser délibérément le statut des migrants pour faciliter leur expulsion future. Certains redoutent que cette décision ne pousse de nombreuses personnes vers la clandestinité, malgré leur arrivée initialement régulière sur le territoire.

Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de durcissement des politiques migratoires, marqué par plusieurs tentatives d’expulsions massives. L’administration justifie ces mesures par la nécessité de lutter contre ce qu’elle qualifie de « crise migratoire », tandis que ses détracteurs dénoncent une approche punitive et contraire aux droits fondamentaux.

La bataille juridique n’est cependant pas terminée : une cour d’appel devra désormais se prononcer sur le fond du dossier, laissant entrevoir de nouveaux rebondissements dans ce dossier qui cristallise les tensions autour des questions d’immigration.

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