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Économie

La colère agriculteur paralyse le territoire et gagne Bruxelles

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La mobilisation contre la gestion sanitaire et les accords commerciaux s’intensifie, entraînant des perturbations majeures sur les axes routiers et une pression accrue sur le gouvernement.

Le mouvement de protestation des agriculteurs a connu une nette amplification ce jeudi, étendant son emprise du sud-ouest de la France jusqu’aux abords des institutions européennes. L’inquiétude suscitée par la dermatose nodulaire contagieuse bovine, maladie ayant touché plusieurs cheptels cet été, sert de catalyseur à un mécontentement plus large, notamment dirigé contre le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur.

Les conséquences sur la circulation sont significatives à la veille d’un week-end classé orange pour les départs en vacances. De nombreux axes autoroutiers restaient fermés ou fortement perturbés en soirée. Dans le Sud-Ouest, l’A64 vers les stations des Pyrénées et l’A63 au sud de Bordeaux sont concernées, tout comme des portions de l’A89 et de l’A20. Dans le centre du pays, l’A10 est coupée sur une longue section entre Meung-sur-Loire et Tours. Des perturbations sont également signalées en Haute-Savoie sur l’A41, ainsi que sur l’A75 en direction de Montpellier. Des opérations de ralentissement au moyen de tracteurs ont aussi été recensées en Charente-Maritime et dans la région d’Amiens.

Parallèlement à ces blocages, des rassemblements syndicaux ont eu lieu dans plusieurs villes, dont Lille et Lyon. Des actions symboliques, comme le déversement de paille et de fumier dans les rues de Melle dans les Deux-Sèvres, ont marqué la journée. Selon le ministère de l’Intérieur, environ cent dix actions étaient en cours sur le territoire national, mobilisant plusieurs milliers de personnes.

Face à la crise sanitaire, le gouvernement mise sur une campagne de vaccination accélérée. La ministre de l’Agriculture a confirmé l’objectif de vacciner sept cent cinquante mille têtes de bétail dans les semaines à venir, avec l’arrivée de centaines de milliers de doses supplémentaires. Les autorités sanitaires insistent sur la nécessité d’atteindre rapidement un taux de couverture vaccinale suffisant pour obtenir une immunité collective, visant notamment les exploitations de l’Ariège d’ici à la fin du mois. La ministre a par ailleurs assuré qu’aucun foyer actif de la maladie n’était à déplorer à ce stade.

La contestation a également pris une dimension européenne. À Bruxelles, des milliers d’agriculteurs venus de plusieurs pays, dont une importante délégation française, se sont rassemblés pour manifester leur opposition au projet d’accord avec le Mercosur, en négociation depuis un quart de siècle. Les organisateurs évoquent plusieurs milliers de participants.

Alors que la situation demeure tendue, le Premier ministre a entamé une série de consultations discrètes, se rendant sur le terrain en Ariège avant de recevoir vendredi matin les représentants des principaux syndicats agricoles. Le ministre des Transports a pour sa part appelé à la responsabilité, soulignant l’importance économique du dernier week-end avant les fêtes de fin d’année et plaidant pour éviter tout blocage pérenne des flux de marchandises et de voyageurs.

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