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Jafar Panahi, cinéaste iranien censuré, fait son grand retour à Cannes après 15 ans d’exclusion

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Le réalisateur primé présente en compétition un film tourné clandestinement, marquant un retour symbolique sur la Croisette malgré les persécutions du régime de Téhéran.

Pour la première fois depuis sa condamnation en 2010, le célèbre metteur en scène iranien Jafar Panahi pose le pied sur le tapis rouge du Festival de Cannes. Son nouveau long-métrage, *Un simple accident*, figure parmi les prétendants à la Palme d’or, bien qu’aucune information n’ait filtré sur son contenu. Le film, réalisé dans la clandestinité sans soutien financier officiel de l’Iran, incarne la résistance artistique face à l’oppression.

Après sept mois de détention entre 2022 et 2023, Panahi a finalement pu quitter son pays grâce à la restitution de son passeport, confisqué depuis treize ans. Son arrivée en France, où il avait déjà séjourné au printemps pour finaliser le montage, représente une victoire personnelle et un défi aux interdictions qui pesaient sur lui. Pourtant, cette liberté reste fragile : quatre membres de son équipe ont récemment été convoqués par les services de sécurité iraniens, rappelant les risques encourus par ceux qui collaborent avec lui.

Condamné en 2010 à six ans de prison et interdit de tournage pour « propagande anti-régime », Panahi n’a jamais cessé de créer malgré les menaces. Ses œuvres, réalisées en secret, ont été couronnées dans les plus grands festivals – Ours d’or à Berlin, prix du scénario à Cannes, Lion d’or à Venise – sans qu’il puisse y assister. Sa présence cette année à Cannes, où il présente également *Woman and Child* de Saeed Roustaee, symbolise la ténacité du cinéma iranien face à la censure.

Cette participation intervient dans un contexte tendu pour les artistes en Iran, comme en témoigne l’exil forcé de Mohammad Rasoulof, lauréat cette année d’un prix spécial à Cannes. Le retour de Panahi sur la scène internationale, bien que triomphal, souligne aussi l’isolement culturel imposé par Téhéran à ses créateurs les plus critiques.

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