Économie
Chine-États-Unis : un fragile apaisement commercial se dessine à Genève
Les deux superpuissances entament des pourparlers cruciaux ce week-end, tandis que Donald Trump évoque une réduction partielle des droits de douane punitifs.
Les représentants américains et chinois se retrouvent ce samedi à Genève pour tenter de désamorcer une guerre commerciale qui paralyse leurs échanges depuis des mois. Cette rencontre intervient après une déclaration inattendue de l’ancien président américain, suggérant de ramener de 145% à 80% les taxes douanières imposées aux produits chinois.
La délégation américaine, conduite par le secrétaire au Trésor et le représentant au Commerce, affrontera le vice-Premier ministre chinois dans ce qui s’annonce comme une négociation serrée. « Nous souhaitons trouver une issue », a déclaré un membre de l’administration Trump, soulignant toutefois que toute concession devra être réciproque.
Les tensions ont atteint un paroxysme ces dernières semaines, avec des surtaxes massives de part et d’autre. Pékin a répliqué aux mesures américaines par des droits de douane de 125% sur certaines importations en provenance des États-Unis, gelant quasiment les flux commerciaux entre les deux géants économiques.
Les observateurs restent prudents. « Aucun des deux camps ne peut se permettre une escalade prolongée, mais aucun ne cédera le premier », analyse un économiste basé à Shanghai. Du côté américain, l’équipe Trump insiste : toute baisse des tarifs devra s’accompagner de concessions tangibles de la part de la Chine.
La complexité des discussions réside aussi dans leurs méthodes opposées. Washington privilégie un accord-cadre entre dirigeants avant d’aborder les détails, tandis que Pékin exige que tous les points litigieux soient réglés préalablement. Les experts doutent d’un retour rapide à des niveaux tarifaires normaux, même en cas d’accord partiel.
Parallèlement, la Suisse, hôte des négociations, a profité de l’occasion pour avancer sur ses propres différends commerciaux avec Washington. Berne espère éviter les surtaxes menaçant ses exportations, après des discussions jugées constructives avec les responsables américains.
Cette rencontre s’inscrit dans le contexte plus large de l’offensive protectionniste lancée par l’administration Trump, qui a multiplié les barrières douanières depuis janvier. Si certaines mesures ont été suspendues pour favoriser les négociations, le dossier chinois reste le plus épineux. Un récent accord non contraignant avec le Royaume-Uni montre cependant que Washington peut parfois tempérer ses exigences… quand les partenaires jouent le jeu.
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