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« Biens mal acquis » Bongo: BNP Paribas mise en examen pour « blanchiment »

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La longue enquête sur le luxueux patrimoine immobilier acquis en France par la famille du défunt président Omar Bongo a passé un cap décisif avec la mise en examen de la BNP Paribas, soupçonnée d’avoir blanchi des dizaines de millions d’euros d’argent public gabonais.La BNP Paribas, première banque française et européenne, a été mise en examen le 11 mai pour « blanchiment de corruption et de détournement de fonds publics » dans l’affaire dite des « biens mal acquis », a appris jeudi l’AFP de sources proche du dossier et judiciaire.

Aucun membre de la famille Bongo n’est mis examen à ce jour dans cette information judiciaire, ouverte en 2010 et qui porte également sur la famille de Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville.

« C’est une première historique dans ce dossier », s’est félicité Me William Bourdon, l’avocat de l’association anticorruption Transparency International, partie civile, saluant une décision « extrêmement solide, à la hauteur des investigations du juge » Dominique Blanc et qui ouvre le « grand versant français du dossier ».

« Il n’y a pas de grande opération de blanchiment de détournements d’argent public sans de grands ingénieurs du chiffre et du droit », deux notaires et un avocat étant également poursuivis, a-t-il ajouté.

« Nous ne commentons jamais une procédure judiciaire en cours », a réagi BNP Paribas. Dans l’entourage de la banque, on affirme toutefois « contester toute responsabilité pénale pour ces faits antérieurs à 2009 ».

Selon les investigations, « la banque a manqué à ses obligations de vigilance en n’effectuant pas de déclaration de soupçon » entre 2002 et 2009 sur le « fonctionnement atypique du compte (de la société) Atelier 74 ».

Cette entreprise française de décoration intérieure, chargée de dénicher les biens immobiliers pour la famille du président gabonais et de les rénover pour plusieurs millions d’euros, entretenait une « relation quasi exclusive » avec Omar Bongo, conclut une note de septembre 2020 de l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF).

Omar Bongo, président de 1967 à sa mort en 2009 et auquel a succédé son fils Ali, était pourtant considéré comme une « personne politiquement exposée » (PPE) au risque de blanchiment d’argent.

Rôle « prépondérant »

Le clan Bongo a acquis douze biens immobiliers à Paris et à Nice « pour un montant de près de 32 millions d’euros » à partir des années 1990, recensent les enquêteurs.

Parmi ce patrimoine : deux hôtels particuliers rue Dosnes et rue de la Baume dans les huppés VIIIe et XVIe arrondissements de Paris (acquis l’équivalent de 3,5 millions d’euros en 1997 et 18 millions d’euros en 2007), ainsi que la villa Saint-Ange à Nice (1,75 million d’euros en 1999).

Pour réaliser ces acquisitions via des sociétés civiles immobilières (SCI) – dont les SCI Emeraude et SCI de la Baume -, des espèces étaient versées à Libreville par des hommes de confiance du chef d’Etat sur le compte de la filiale gabonaise d’Atelier 74.

Les sommes étaient ensuite transférées en France sur le compte d’Atelier 74 à la BNP. Au total, 52 millions ont circulé entre 1997 et 2009, selon un rapport d’enquête de 2017.

« L’utilisation systématique de chèque de banque » pour acheter ces biens « aurait dû alerter la banque », qui a joué un rôle « prépondérant » dans le système de blanchiment, soulignent les enquêteurs.

« Il est difficile de croire que la banque à cette période n’a pas demandé des justificatifs de virement: origine des fonds, l’existence de contrat ou de convention passés entre ces deux entités », ajoute l’OCRGDF.

Aucun signalement à l’organisme de contrôle interne ou aux autorités n’a été réalisé. Même après l’émission d’un chèque de 19,35 millions d’euros, notent les policiers anticorruption.

« Aujourd’hui, un montant de ce niveau-là (…) justifierait des questions au client et, en cas de non réponse, possiblement une déclaration de soupçon. Je ne sais pas pourquoi cela n’a pas été fait », a reconnu devant la police une responsable de la sécurité financière du groupe, arrivée en poste après les faits.

« Les défaillances dans la surveillance (…) sont réelles », a-t-elle reconnu.

Ces manquements ont finalement été pointés par l’Inspection générale de la BNP en 2017, six ans après les premières réquisitions judiciaires, s’étonne toutefois l’OCRGDF.

A l’époque, le premier volet du dossier, disjoint, venait de déboucher sur une première condamnation du riche fils du président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang.

Dès mars 2009, des responsables de la banque avaient estimé « souhaitable » une « rupture de relation avec M. Bongo » mais l’avait « différée » en raison des craintes de répercussions sur ses collaborateurs au Gabon.

Dans cette enquête, relancée en 2010 après une plainte de Transparency international, au moins treize personnes sont mises en examen, dont cinq membres de la famille Nguesso, l’ancien avocat d’Omar Bongo, et des professionnels français. Des membres de la famille Bongo ont été auditionnés, mais aucun n’est poursuivi à ce jour.

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TV : Hanouna accuse l’Arcom de harcèlement et envisage de saisir la justice

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TV : Hanouna accuse l'Arcom de harcèlement et envisage de saisir la justice

Lors de la rentrée télévisée de « Touche pas à mon poste » (TPMP), l’animateur Cyril Hanouna a ouvertement critiqué l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, l’accusant de harcèlement. Cette sortie intervient six mois avant le retrait prévu de la chaîne C8 de la TNT, une décision controversée qui met en lumière les tensions croissantes entre la chaîne et le régulateur.

Lors de cette première émission de la saison, Hanouna, âgé de 49 ans, a exprimé sa colère contre la décision de l’Arcom, qui a annoncé que C8 ne serait pas reconduite sur la TNT après le 28 février 2024. Il a affirmé que la chaîne compte faire appel pour renverser cette décision, bien que la notification officielle n’ait pas encore été envoyée au groupe Canal+, propriétaire de C8.

Dans une séquence parodique, Hanouna a chanté en référence à l’Arcom, déclarant que sans ce régulateur, « plus de problème ». Cependant, il n’a pas précisé les alternatives envisagées par la chaîne après le départ de la TNT.

C8, qui appartient au groupe Canal+, fait face à une situation délicate. En huit ans, la chaîne a accumulé 7,6 millions d’euros d’amendes en raison des dérapages de son animateur vedette, ce qui a contribué à la décision de l’Arcom de ne pas renouveler sa fréquence. Néanmoins, Canal+ conserve d’autres chaînes sur la TNT, notamment Canal+, CNews, et CStar.

Cyril Hanouna, vêtu comme Céline Dion, a ensuite enchaîné avec une interprétation parodique de « L’Hymne à l’amour », avant de rejoindre le plateau en moto, marquant le ton souvent provocateur de l’émission. Il a profité de l’occasion pour dénoncer ce qu’il considère comme une atteinte à la liberté d’expression, affirmant que la suppression de C8 est une décision prise uniquement en raison de son animosité avec l’Arcom.

Dans un ton plus grave, il a annoncé son intention de saisir la justice pour harcèlement, affirmant que l’Arcom le cible personnellement, ce qui engendre des messages de haine sur les réseaux sociaux. Hanouna a également exprimé son inquiétude pour les 400 employés de C8 et de sa société de production H2O, qui pourraient perdre leur emploi si la chaîne venait à disparaître de la TNT.

Enfin, Hanouna a reconnu certains de ses excès en direct, tout en défendant les contributions positives de son émission. La décision de l’Arcom et son impact potentiel sur C8 soulèvent des questions sur la liberté d’expression et la responsabilité des médias dans le paysage audiovisuel français.

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Rentrée 2024 sous tension : réformes en suspens et incertitudes

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Rentrée 2024 sous tension : réformes en suspens et incertitudes

Avec une boule au ventre, 12 millions d’élèves ont repris le chemin de l’école ce lundi, alors que les réformes éducatives en cours restent en suspens, dans l’attente d’un nouveau gouvernement.

Alors que la cloche de la rentrée sonne pour des millions d’écoliers, collégiens, et lycéens, l’atmosphère est marquée par une combinaison de nervosité et de questionnements. Pour Julie, mère d’une élève en Terminale, l’année s’annonce sous le signe de l’angoisse avec l’épreuve de Parcoursup en perspective, un stress partagé par de nombreuses familles.

Nicole Belloubet, pour ce qui pourrait être sa seule rentrée en tant que ministre de l’Éducation, respectera la tradition en visitant plusieurs écoles, soulignant que « les affaires courantes ne sont ni un temps suspendu pour l’école, ni un temps mort ». De son côté, Gabriel Attal, également présent sur le terrain, lancera une nouvelle campagne nationale contre le harcèlement scolaire.

Cependant, derrière ces gestes symboliques se cache une inquiétude plus profonde parmi les enseignants. Confrontés à une « cacophonie » sur les réformes comme les controversés « groupes de niveau », ils doivent également faire face à une crise persistante de recrutement, avec plus de 3.000 postes non pourvus, tant dans l’enseignement public que privé.

Le début de cette année scolaire pourrait bien marquer un tournant, alors que l’école se trouve « à un point de bascule » selon les syndicats. La mise en place des « groupes de besoins », initialement appelés « groupes de niveau », en français et en mathématiques pour les élèves de 6e et 5e, suscite une controverse. Ces groupes, censés s’étendre aux classes de 4e et 3e l’an prochain, ont été l’une des mesures phares du « choc des savoirs » voulu par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation. Mais leur mise en œuvre, prônée avec « souplesse et pragmatisme » par Nicole Belloubet, est critiquée pour son manque de clarté et ses risques d’échec pédagogique.

En parallèle, les expérimentations comme la « pause numérique » dans 180 collèges et la « tenue unique » dans près d’une centaine d’établissements ajoutent au scepticisme ambiant. La « pause numérique », en particulier, impose aux collégiens de laisser leurs téléphones à l’entrée de l’établissement, une mesure qui suscite des interrogations quant à son efficacité et sa nécessité, alors que l’utilisation des téléphones est déjà réglementée depuis 2018.

Les enseignants, représentés par des syndicats comme le Snes-FSU et la CFDT Éducation, expriment leurs craintes quant à l’impact de ces réformes dans un contexte politique incertain. Selon eux, certaines « urgences structurelles », comme le manque de professeurs, pourraient être ignorées, accentuant ainsi les difficultés du système éducatif. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, prédit même que « certainement pas un professeur de français et de maths » ne sera présent « devant chaque groupe » dans les classes concernées.

En toile de fond, la réforme du brevet, un autre sujet délicat, reste en suspens. Le projet de Gabriel Attal de rendre son obtention obligatoire pour passer en seconde a été gelé, laissant planer le doute sur les conditions d’examen pour les élèves de 3e cette année.

Face à ces défis, cette rentrée 2024-2025 s’annonce sous haute tension, entre réformes en suspens, crise politique et incertitudes pour l’avenir de l’éducation en France.

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Économie

L’inflation tombe sous les 2 % pour la première fois depuis 2021

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L'inflation tombe sous les 2 % pour la première fois depuis 2021

L’inflation en France a chuté à 1,9 %, marquant une baisse significative pour la première fois depuis 2021, selon les derniers chiffres de l’Insee. Cette diminution est principalement due à la baisse des coûts de l’énergie, bien que certains produits continuent de voir leurs prix augmenter.

L’Insee a annoncé que l’inflation en France avait atteint 1,9 %, passant pour la première fois sous le seuil symbolique des 2 % depuis 2021. Ce recul notable s’explique en grande partie par une baisse marquée des prix de l’énergie, qui a contribué à ralentir l’augmentation globale des prix à un rythme plus rapide que prévu. Selon les statisticiens, ce ralentissement des prix énergétiques, en particulier ceux de l’électricité, du gazole et de l’essence, a été déterminant dans cette tendance.

Cependant, tous les secteurs ne suivent pas cette trajectoire descendante. Les prix des denrées alimentaires et des produits manufacturés continuent de grimper, ce qui maintient une pression sur les budgets des ménages. Dominique Schelcher, président de la Coopérative U, a confirmé que bien que l’ère de l’hyperinflation semble être derrière nous, les consommateurs ne perçoivent pas encore cette amélioration de manière significative dans leur panier. Il ajoute que les prix devraient continuer à baisser progressivement, mais qu’ils ne retrouveront probablement pas les niveaux antérieurs, en raison notamment de la nécessité de compenser les augmentations salariales.

Cette baisse de l’inflation, bien qu’anticipée par les experts, arrive plus tôt que prévu. La Banque de France avait initialement prévu que l’inflation repasserait sous la barre des 2 % au début de 2025, avec une baisse plus marquée au cours de l’année. Cependant, cette tendance s’est manifestée dès 2024, malgré des hausses ponctuelles des prix, notamment dans les services de transport, probablement en lien avec les préparatifs des Jeux Olympiques.

L’évolution positive de l’inflation est une nouvelle encourageante pour l’économie française, même si la baisse des prix ne se traduit pas uniformément dans tous les secteurs. Les prochains mois seront décisifs pour observer si cette tendance se maintient et si elle apportera un soulagement tangible aux consommateurs.

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