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Économie

Le Lesotho en état d’urgence économique face aux sanctions douanières américaines

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Le petit royaume africain, frappé par des taxes record de 50%, dépêche une délégation à Washington pour tenter d’éviter un désastre industriel.

Le gouvernement du Lesotho a pris la décision d’envoyer une mission diplomatique aux États-Unis dans l’espoir de négocier une atténuation des droits de douane drastiques imposés par l’administration Trump. Avec un taux de 50%, le pays détient le triste record de la sanction commerciale la plus lourde parmi une liste de nations africaines ciblées, dont Madagascar (47%), Maurice (40%) ou encore l’Afrique du Sud (30%).

Cette mesure menace directement l’épine dorsale de l’économie lesothane : le secteur textile, qui représente une part majeure des exportations et emploie des milliers de travailleurs. Le ministre du Commerce a alerté sur les risques de fermetures d’usines et de licenciements massifs si aucune solution n’est trouvée rapidement. Sur les onze sites industriels que compte le pays, la majorité exporte vers le marché américain, notamment des jeans, générant près de 12 000 emplois.

Les autorités tentent de rassurer les industriels en les incitant à maintenir leur activité pendant que des alternatives sont explorées. Toutefois, la dépendance aux États-Unis, via l’AGOA – un accord commercial avantageux pour les exportations africaines – apparaît désormais comme une vulnérabilité. Le Lesotho envisage donc de diversifier ses débouchés, bien que cette transition s’annonce complexe et progressive.

La réaction du Lesotho s’inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales internationales. Plusieurs pays africains ont exprimé leur inquiétude, à l’image de Madagascar qui sollicite des clarifications auprès des autorités américaines, ou de l’Afrique du Sud, dont le président dénonce une entrave à la prospérité commune. Le Kenya, relativement épargné avec un taux à 10%, y voit paradoxalement une opportunité pour gagner des parts de marché.

La pérennité même de l’AGOA, dont le renouvellement est prévu en septembre, est désormais en question. Pour le Lesotho, dont le PIB repose en grande partie sur le textile, l’enjeu est vital : le roi Letsie III estime que 30 000 à 40 000 emplois pourraient être menacés à terme. La délégation envoyée à Washington porte donc un double objectif : obtenir un assouplissement des mesures et préparer l’après-AGOA.

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