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Violences faites aux religieuses : l’Église face à un silence qui persiste

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Longtemps étouffées, les agressions subies par les sœurs dans l’Église catholique émergent peu à peu, révélant un système encore trop cloisonné.

La question des violences sexuelles envers les religieuses demeure l’un des sujets les plus sensibles au sein de l’institution ecclésiale. Pourtant, ces dernières années, des voix s’élèvent pour briser l’omerta, poussant le Vatican à prendre des mesures timides. Des témoignages, parfois publics, mettent en lumière des décennies de souffrances tues par peur ou pression hiérarchique.

Le pape François a amorcé une libération de la parole en levant partiellement le secret pontifical et en instaurant des mécanismes de signalement. Cependant, les avancées restent insuffisantes aux yeux des victimes et des associations. L’affaire Marko Rupnik, prêtre accusé d’agressions sur des religieuses, illustre les résistances persistantes : il a fallu des pressions extérieures pour que le Vatican rouvre le dossier malgré la prescription.

Les défenseurs des droits des sœurs réclament une meilleure protection juridique, notamment un allongement des délais de plainte et une réforme du secret de la confession. Certaines religieuses, comme sœur Marthe, originaire du Cameroun, insistent sur la nécessité d’une réponse claire aux abus, qu’ils soient sexuels ou liés au pouvoir.

Malgré la nomination historique d’une femme à un poste ministériel au Vatican, la place des religieuses dans les instances décisionnelles reste marginale. Une situation qui reflète, selon certaines congrégations, une structure encore trop pyramidale et empreinte de cléricalisme. Des initiatives locales, comme celles de l’Union internationale des supérieures générales, tentent de pallier ces lacunes en formant les sœurs à leurs droits et en promouvant une culture de prévention.

Pour véritablement tourner la page, il faudra dépasser l’attente d’une solution venue d’en haut. Comme le soulignent plusieurs observatrices, l’émancipation des religieuses passe aussi par leur autonomie et une meilleure connaissance de leurs propres corps – un sujet encore trop souvent ignoré. L’Église devra choisir entre perpétuer un système figé ou embrasser pleinement la justice pour toutes ses membres.

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