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Une trêve illusoire : sur le front ukrainien, la guerre continue malgré les déclarations de Moscou

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Alors que le Kremlin annonçait une pause dans les combats, les soldats ukrainiens dénoncent une réalité bien différente sur le terrain, où les attaques russes se poursuivent sans relâche.

Dans la région de Dnipropetrovsk, les hommes du 24e bataillon d’assaut Aïdar n’ont guère ressenti l’effet de la trêve décrétée par Moscou. Oleg, un médecin militaire de 42 ans, le confirme : malgré les annonces officielles, les combats n’ont pas cessé. « À la télévision, on parle de cessez-le-feu, mais sur le terrain, rien n’a changé », explique-t-il, les traits tirés par des nuits sans repos.

Plusieurs soldats de son unité ont été blessés ces derniers jours, alors que les forces russes maintiennent leur pression autour de Pokrovsk, dans l’est du pays. Le président ukrainien a d’ailleurs rappelé que cette zone reste un enfer, avec des milliers de victimes enregistrées depuis le début de l’offensive ennemie. Officiellement, Vladimir Poutine avait ordonné une interruption des hostilités à l’occasion des commémorations de la victoire sur l’Allemagne nazie. Mais selon Kiev, Moscou n’a jamais vraiment respecté son propre engagement.

Si la trêve a permis quelques rares évacuations de blessés sous couvert de drapeaux blancs, elle n’a en rien ralenti le rythme des bombardements. Vitaliï, responsable médical du bataillon, le souligne : « Les drones et l’artillerie continuent de frapper. Rien n’indique un vrai répit. » Même constat dans la région de Kharkiv, où les tirs ennemis n’ont pas diminué en intensité.

Pour les civils, cette pseudo-pause aura peut-être apporté un semblant de répit, estime Valentyn, un soldat de 47 ans. « Au moins, nos familles ont eu moins peur pendant quelques jours », murmure-t-il, son arme posée à côté de lui. Mais lui-même n’y croit guère : après trois années de guerre, les promesses russes ne sont à ses yeux que du « blabla ».

Les récentes propositions occidentales d’un cessez-le-feu prolongé n’inspirent pas plus confiance. Oleg, le médecin, montre une photo de son équipe prise en 2022. Depuis, presque tous ses collègues ont été tués ou mutilés. « Une trêve temporaire ne sert à rien, conclut-il amèrement. Après, les massacres recommencent, encore pires qu’avant. »

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