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Économie

Une révolution olfactive pour protéger les betteraves sans pesticides

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Face aux ravages des pucerons, une startup française mise sur des parfums répulsifs pour préserver les cultures tout en respectant l’environnement.

Dans un laboratoire rennais, une équipe de scientifiques travaille sur une alternative inédite aux insecticides chimiques. Leur arme secrète ? Des odeurs conçues pour perturber et repousser les pucerons verts, principaux vecteurs de la jaunisse de la betterave. Cette maladie peut engendrer des pertes de rendement allant jusqu’à 30 %, un enjeu majeur pour la filière sucrière européenne.

La startup Agriodor a développé Insior, un répulsif naturel à base de molécules odorantes synthétisées. Testé sur plusieurs centaines d’hectares en Europe, ce produit réduit de moitié les populations de pucerons en limitant leur alimentation et leur reproduction. Le procédé repose sur une analyse fine des effluves végétaux : les chercheurs capturent les composés volatils émis par les plantes, les identifient, puis reproduisent ceux qui provoquent une réaction de fuite chez les insectes.

La formulation, gardée confidentielle, mélange des essences de clou de girofle et de basilic, évoquant pour certains agriculteurs le parfum du vin chaud. Commercialisé en partenariat avec un leader de l’agrochimie, ce biocontrôle s’inscrit dans une stratégie plus large visant à réduire la dépendance aux néonicotinoïdes, ces pesticides controversés pour leur toxicité envers les abeilles.

Pour les exploitants comme Benoît Ambeza, dans le Pas-de-Calais, cette innovation représente une avancée concrète. Utilisé en prévention, Insior permet aux prédateurs naturels des pucerons – coccinelles ou syrphes – de réguler les invasions sans extermination massive. Une approche équilibrée qui préserve autant les cultures que les écosystèmes, selon la directrice scientifique d’Agriodor, pour qui « perturber sans tuer » ouvre la voie à une agriculture durable.

Alors que le débat sur la réautorisation des néonicotinoïdes agite les institutions, cette solution olfactive illustre le potentiel des alternatives respectueuses de la biodiversité. Un pas de plus vers une protection des récoltes aussi efficace que responsable.

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