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Une opposante kényane expulsée de Tanzanie : un nouveau coup dur pour la démocratie en Afrique de l’Est

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L’avocate et figure politique Martha Karua a été contrainte de quitter la Tanzanie alors qu’elle devait assister au procès d’un opposant menacé de peine capitale, révélant une inquiétante dérive autoritaire dans la région.

La dirigeante kényane Martha Karua, candidate déclarée à la présidentielle de 2027, a été interpellée puis expulsée dimanche par les autorités tanzaniennes. Elle devait observer l’audition de Tundu Lissu, principal opposant local inculpé pour trahison, un crime passible de la peine de mort. Après trois heures de détention à l’aéroport de Dar es Salaam, son passeport a été saisi avant son renvoi forcé vers Nairobi.

Cette décision a provoqué une vague de condamnations. Le parti de Martha Karua a dénoncé une violation des principes de la Communauté d’Afrique de l’Est, qui garantit la libre circulation des personnes. Les défenseurs des droits humains y voient un signe supplémentaire de la répression politique qui s’intensifie sous la présidence de Samia Suluhu, accusée de perpétuer les méthodes autoritaires de son prédécesseur, John Magufuli.

Le cas de Tundu Lissu cristallise les tensions. Ce critique farouche du pouvoir, survivant d’une tentative d’assassinat en 2017, est poursuivi dans un contexte électoral tendu, avant les scrutins d’octobre. Son parti, Chadema, exclu du processus pour avoir refusé de valider un code de conduite jugé inéquitable, dénonce une manœuvre pour museler l’opposition.

Martha Karua, ancienne ministre de la Justice, lie cette affaire à une inquiétante régression démocratique régionale. Elle évoque des similitudes avec la situation au Kenya, où des manifestations ont été réprimées dans le sang, et en Ouganda, où l’opposant Kizza Besigye – qu’elle défend – a été enlevé avant d’être accusé de trahison.

Les déclarations du général ougandais Muhoozi Kainerugaba, fils du président Museveni, ajoutent à l’inquiétude. Ses menaces d’expulser les électeurs réfractaires illustrent la radicalisation des régimes en place. Pour Martha Karua, ces dérives témoignent d’une collusion entre dirigeants pour étouffer toute contestation à l’approche des élections. Une analyse partagée par les observateurs internationaux, qui alertent sur un recul généralisé des libertés en Afrique de l’Est.

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