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Une génération assigne l’État américain pour crime climatique

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Des jeunes citoyens engagent une bataille judiciaire historique contre l’administration Trump, qu’ils accusent de sacrifier leur avenir en privilégiant systématiquement les énergies fossiles.

Un groupe de vingt-deux Américains, dont plusieurs mineurs, a comparu cette semaine devant un tribunal fédéral du Montana pour intenter une action en justice contre le gouvernement fédéral. Les plaignants estiment que la politique énergétique menée par l’exécutif porte atteinte à leurs droits fondamentaux, en accélérant délibérément la crise climatique.

Parmi eux, Eva Lighthiser, 19 ans, a témoigné avoir dû déménager avec sa famille en raison de l’aggravation des conditions météorologiques. Elle a confié son anxiété face à un avenir compromis par des décisions qu’elle juge irresponsables. Le collectif reproche notamment à l’administration d’avoir facilité l’extraction d’énergies fossiles, entravé le développement des renouvelables et négligé le suivi des impacts environnementaux.

Cette audience marque une étape procédurale cruciale. Les avocats des plaignants, représentés par l’organisation Our Children’s Trust, cherchent à obtenir la tenue d’un procès au fond. Le ministère de la Justice, soutenu par dix-neuf États majoritairement conservateurs, demande au contraire un non-lieu.

La stratégie juridique s’appuie sur des témoignages de scientifiques, de médecins et d’experts politiques, parmi lesquels l’ancien émissaire climatique John Podesta. Elle s’inscrit dans un mouvement global de judiciarisation des enjeux climatiques, porté par la jeunesse, comme l’a illustré la récente victoire d’étudiants du Vanuatu devant la Cour internationale de justice.

Malgré quelques succès obtenus au niveau local, comme au Montana et à Hawaï où des tribunaux ont reconnu l’obligation constitutionnelle de protéger l’environnement, l’issue reste incertaine. Les observateurs pointent la composition très conservatrice de la Cour suprême des États-Unis, peu susceptible, selon eux, de créer une nouvelle jurisprudence environnementale.

L’administration Trump oppose une argumentation fondée sur la séparation des pouvoirs, estimant que les choix énergétiques relèvent du politique et non du judiciaire. Les avocats des plaignants rétorquent que la protection des droits constitutionnels face à l’action gouvernementale entre précisément dans le champ des tribunaux.

Le débat, désormais ouvert, pourrait influencer durablement la manière dont la justice américaine appréhende les responsabilités climatiques de l’État.

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