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Un sentiment de dévalorisation massif chez les enseignants français

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À peine 4% des professeurs estiment que leur métier bénéficie d’une reconnaissance sociale, selon une étude internationale qui révèle une fracture préoccupante entre la France et les autres pays développés.

L’Organisation de coopération et de développement économiques dresse un constat alarmant sur la perception du métier d’enseignant en France. Sa dernière enquête Talis, menée auprès de 280 000 professeurs dans 55 pays, montre que seuls 4% des enseignants français considèrent leur profession comme valorisée, un chiffre en recul par rapport aux 7% enregistrés en 2018. Cette proportion place l’Hexagone au dernier rang des pays de l’OCDE, où la moyenne s’établit à 20%.

Le malaise dépasse la simple question de la reconnaissance sociale. Alors que 79% des enseignants français déclarent malgré tout une satisfaction professionnelle, ce taux masque des difficultés structurelles persistantes. La rémunération constitue un premier motif d’insatisfaction, avec seulement 27% des professeurs de collège et 22% des instituteurs se disant satisfaits de leur salaire, contre une moyenne OCDE de 40%. Plus préoccupant encore, la France enregistre le plus faible taux d’enseignants estimant que les avantages de leur métier surpassent les inconvénients.

Les conditions d’exercice se sont notablement dégradées ces dernières années. Huit enseignants sur dix signalent des problèmes de discipline en classe, un niveau bien supérieur à la moyenne internationale, tandis que près d’un cinquième de leur temps serait consacré à la gestion des perturbations. La diversification croissante des profils élèves représente un autre défi majeur, avec 74% des professeurs accueillant désormais au moins 10% d’élèves à besoins éducatifs particuliers, contre 42% en 2018.

Cette complexification du métier s’accompagne d’une augmentation significative du stress professionnel. 18% des enseignants déclarent en ressentir fréquemment, contre 11% il y a six ans, citant notamment la charge administrative, les réformes successives et l’adaptation permanente des pratiques pédagogiques. Le décalage entre les défis du terrain et la formation disponible apparaît criant, comme en témoigne le faible taux d’enseignants ayant bénéficié d’une formation sur l’intelligence artificielle dans l’année écoulée.

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