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Un chapitre sombre de l’histoire calédonienne : disparition du général Vidal, figure controversée d’Ouvéa

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L’ancien chef militaire, artisan de l’assaut meurtrier de 1988 en Nouvelle-Calédonie, s’est éteint à 88 ans, ravivant le souvenir d’une opération toujours débattue.

Le décès du général Jacques Vidal, révélé ce jeudi, replonge la France dans l’un des épisodes les plus tumultueux de son histoire outre-mer. Cet officier des troupes de marine, disparu à 88 ans, avait dirigé l’intervention militaire du 5 mai 1988 dans la grotte d’Ouvéa, marquée par un bilan humain lourd : 21 morts, dont 19 indépendantistes kanaks et deux soldats.

L’opération « Victor », lancée entre les deux tours de la présidentielle opposant François Mitterrand à Jacques Chirac, visait à libérer 24 otages, majoritairement des gendarmes, retenus par des militants indépendantistes. Les conditions de l’assaut avaient déclenché une vive polémique, des accusations d’exécutions sommaires ayant émergé dès les heures suivantes. Le général Vidal avait fermement nié ces allégations dans les médias, assurant qu’aucun coup de feu n’avait été tiré après la reddition.

Pourtant, des rapports ultérieurs et des témoignages ont progressivement contredit cette version. Un document interne évoquait des « actes contraires au devoir militaire », tandis que la presse révélait des projets d’intervention encore plus radicaux, incluant l’usage possible de napalm. Des révélations qui ont alimenté, des décennies durant, les tensions entre Paris et les indépendantistes calédoniens.

Aujourd’hui, alors que la Nouvelle-Calédonie traverse une nouvelle crise après les violences de 2024, la disparition de cette figure polarisante rappelle la persistance des plaies coloniales. Les hommages officiels se mêleront sans doute aux critiques, tant l’héritage d’Ouvéa reste un sujet de division. Une cérémonie religieuse est prévue en juin prochain dans les Yvelines, loin des terres océaniennes où son nom reste associé à l’une des pages les plus sombres de l’histoire commune.

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