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Un ancien militaire britannique face à la justice pour les événements du Bloody Sunday

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Cinquante-trois ans après les faits, la justice nord-irlandaise s’apprête à rendre son verdict concernant un soldat accusé d’homicides lors de la dramatique journée du 30 janvier 1972.

Le procès d’un ancien parachutiste de l’armée britannique, identifié sous le pseudonyme de « soldat F », arrive à son terme ce jeudi à Belfast. L’intéressé est poursuivi pour deux homicides et cinq tentatives de meurtre perpétrés lors de ce qui reste dans les mémoires comme le Bloody Sunday. Ce jour-là, des militaires avaient ouvert le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques à Londonderry, provoquant la mort de treize personnes et faisant une quinzaine de blessés.

L’accusation repose principalement sur des déclarations historiques de deux autres militaires présents sur les lieux. Le représentant du ministère public a soutenu durant les audiences que les tirs avaient été effectués délibérément et sans la moindre justification légitime, qualifiant ces actes de meurtriers. La défense a quant à elle contesté la crédibilité des témoignages, les présentant comme mensongers et contradictoires.

Tout au long de la procédure, le soldat F est demeuré dissimulé derrière un rideau afin de préserver son anonymat, ses avocats invoquant des préoccupations sécuritaires. L’homme a plaidé non coupable et n’a pas témoigné devant la cour. Des proches des victimes présumées ont assisté régulièrement aux audiences.

Cet épisode judiciaire intervient après un long parcours procédural. Les poursuites, initialement engagées en 2019, avaient été suspendues avant d’être réactivées trois ans plus tard. Le Bloody Sunday représente l’une des pages les plus douloureuses des Troubles nord-irlandais, ayant contribué à radicaliser une partie de la jeunesse catholique et à alimenter le conflit pendant trois décennies.

Ce procès symbolise la difficile recherche de vérité et de réconciliation dans une société encore marquée par des décennies de violences intercommunautaires. La décision rendue ce jeudi constituera un jalon important dans le long processus de résolution judiciaire des crimes commis pendant cette période troublée de l’histoire nord-irlandaise.

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