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« Tintin au Congo » : La bande dessinée ressort avec une préface sur le contexte colonial

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« Tintin au Congo » : La bande dessinée ressort avec une préface sur le contexte colonial

L’auteur du texte nie tout racisme de la part de Hergé, un historien juge son travail « très contestable ».

Depuis sa première parution en 1931, « Tintin au Congo, » le deuxième opus des aventures du célèbre reporter Tintin, a été au cœur d’une controverse persistante. Cette bande dessinée a été critiquée pour ses représentations stéréotypées et racistes des personnages noirs dans un contexte colonial belge. Aujourd’hui, une réédition de l’album fait surface, accompagnée d’une préface longuement attendue qui vise à replacer l’œuvre dans le contexte de l’époque.

L’album, initialement publié en noir et blanc dans le journal « Le Petit Vingtième, » a été colorisé pour la première fois et est commercialisé dans un coffret avec deux autres titres de Tintin, « Tintin au pays des Soviets » et « Tintin en Amérique, » tous en version originale et colorisés. Cette édition spéciale est encore méconnue de nombreux libraires à Bruxelles.

La préface, rédigée par Philippe Godin, critique littéraire belge et expert d’Hergé, s’étend sur une quinzaine de pages. Elle présente l’auteur comme un « témoin de son époque, » admettant ses liens avec des préjugés colonialistes omniprésents à l’époque. Cependant, Godin soutient qu’Hergé n’avait pas d’intention dénigrante et que les stéréotypes utilisés pour dépeindre les personnages noirs n’étaient pas de son invention, mais reflétaient plutôt le langage condescendant de l’époque.

Cette remise en contexte est considérée par certains comme « bienvenue, » en particulier pour « Tintin au Congo » et « Tintin au pays des Soviets, » qui témoignent d’une époque révolue. Néanmoins, d’autres, tels que Pascal Blanchard, docteur en histoire spécialisé dans le colonialisme, ne sont pas complètement convaincus. Il aurait préféré une double préface, incluant la perspective d’un historien tel qu’Elikia M’Bokolo, spécialiste de l’Afrique aux XIXe et XXe siècles.

Cette réédition de « Tintin au Congo » avec sa préface controversée suscite des débats animés sur la manière de traiter les œuvres du passé, rappelant que les questions de représentation et de contexte sont toujours au cœur des discussions sur l’art et la littérature. La décision de coloriser et de publier à nouveau cette bande dessinée emblématique invite à réfléchir sur les tensions entre l’héritage artistique et les valeurs contemporaines.

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