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Culture

Serebrennikov réinvente Hamlet dans une création musicale multilingue

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Le metteur en scène russe en exil propose une relecture audacieuse du chef-d’œuvre shakespearien au Théâtre du Châtelet, où se croisent langues et disciplines artistiques.

Kirill Serebrennikov présente à Paris une interprétation résolument contemporaine de la tragédie élisabéthaine. Le spectacle, programmé jusqu’à la mi-octobre, explore les résonances actuelles des thèmes universels développés par Shakespeare. Le metteur en scène a conservé les monologues essentiels de l’œuvre originale tout en opérant une déconstruction méthodique du texte.

La représentation s’organise en dix séquences thématiques examinant les facettes du personnage principal. Les relations familiales, la violence ou le silence constituent autant de chapitres qui structurent cette proposition scénique. Une distribution internationale incarne le prince danois dans un mélange de langues où se répondent l’anglais, le français, l’allemand et le russe. Cette approche polyglotte répond à une conviction artistique selon laquelle le théâtre doit abolir les frontières là où d’autres érigent des murs.

La scénographie épurée, constituée de trois parois blanches évoquant un salon bourgeois vide, sert de cadre à des univers visuels contrastés. Des éléments cinématographiques s’intègrent à la représentation grâce à des captations en direct projetées sur scène. Des références culturelles variées ponctuent le spectacle, depuis la musique de Chostakovitch jusqu’à l’évocation de Sarah Bernhardt, tandis qu’une séquence de breakdance incarne le spectre paternel.

La création musicale originale, confiée au compositeur Blaise Ubaldini et interprétée par l’Ensemble intercontemporain, dialogue constamment avec les émotions et les tensions dramatiques. Lors des représentations, la présence d’un public russophone rappelle l’attachement persistant des spectateurs moscovites au travail de l’artiste, qui dirigea pendant huit ans le Gogol Center avant son exil.

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