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Rafal Trzaskowski : le réformateur libéral qui veut transformer la Pologne

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Polyglotte et pro-européen, le maire de Varsovie incarne l’espoir d’une Pologne ouverte, face aux conservateurs.

Rafal Trzaskowski, favori des sondages pour la présidentielle polonaise, incarne une vision progressiste en rupture avec le conservatisme dominant. Cet ancien diplomate, maire de Varsovie depuis 2018, défend une libéralisation de l’avortement et une meilleure protection des minorités, suscitant autant d’adhésion que de controverses dans un pays profondément catholique.

Issu d’une famille d’intellectuels varsoviens, Trzaskowski a baigné dès son plus jeune âge dans un milieu engagé. Son père, pianiste de jazz sous le régime communiste, lui a transmis un esprit critique et une ouverture sur le monde. Son parcours politique a débuté en 1989, lors des premières élections libres, où il s’est investi comme bénévole. Diplômé de l’Université de Varsovie et formé dans plusieurs institutions européennes, il maîtrise cinq langues, un atout pour cet europhile convaincu.

Après un passage au Parlement européen et dans le gouvernement de Donald Tusk, il prend les rênes de la capitale polonaise en 2018. Son bilan municipal reste discuté, mais sa stature nationale n’a cessé de grandir. En 2020, il échoue de peu face au président sortant Andrzej Duda. Aujourd’hui, il pourrait affronter au second tour Karol Nawrocki, candidat du parti nationaliste Droit et Justice (PiS), dans une élection qui s’annonce serrée.

Sur le plan sociétal, Trzaskowski promet de dépénaliser l’avortement, actuellement quasi interdit en Pologne, et d’instaurer des unions civiles pour les couples homosexuels. Des propositions qui heurtent une partie de l’électorat, mais séduisent les jeunes et les urbains. Lors d’un récent débat, il a fustigé l’ »absurdité » du droit actuel, qui prive les couples de même sexe de droits fondamentaux.

Homme de culture, amateur de littérature et propriétaire d’un bouledogue français, il cultive une image moderne, loin des stéréotypes du politicien traditionnel. Son franc-parler, y compris sur des sujets tabous comme sa consommation passée de cannabis, renforce son aura de transparence. Reste à savoir si son programme réformateur parviendra à convaincre au-delà des grandes villes.

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