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Culture

Rachida Dati, une ministre de la Culture entre ambitions parisiennes et défis judiciaires

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La reconduction de Rachida Dati au ministère de la Culture s’inscrit dans un contexte politique et judiciaire particulièrement sensible, alors que s’annoncent des échéances électorales capitales et des procès retentissants.

Malgré son maintien au gouvernement, la pérennité de la ministre demeure incertaine. Les élections municipales parisiennes de mars 2026, pour lesquelles elle est officiellement candidate, constituent l’un des principaux enjeux à venir. Élue maire du VIIᵉ arrondissement depuis 2008 et investie par Les Républicains, elle devra concilier ses responsabilités nationales avec une campagne électorale exigeante. Parallèlement, son agenda judiciaire pourrait influencer sa trajectoire politique. Elle comparaîtra en septembre 2026 pour des faits présumés de corruption et de trafic d’influence, liés à des versements supposés indus perçus durant son mandat de députée européenne. Une enquête distincte porte également sur des bijoux de luxe non déclarés, des accusations qu’elle réfute avec fermeté.

Depuis sa nomination surprise en 2024, Rachida Dati a imposé un style singulier, marqué par une approche volontariste et un positionnement anti-élitiste. Faisant valoir ses origines modestes et son parcours personnel, elle a multiplié les initiatives en faveur d’une culture accessible à tous, défendant le rap, les résidences artistiques en zones rurales ou encore une tarification différenciée pour les visiteurs de Notre-Dame. Son aisance, tant dans des rencontres populaires qu’auprès des célébrités internationales, a souvent surpris les observateurs.

Pourtant, son action ministérielle se heurte à des limites tangibles. Le budget de la Culture a subi des réductions dans le cadre des plans d’économies, affectant notamment le « Pass Culture » destiné aux jeunes. Aucune réforme législative d’envergure ne porte encore sa signature, à l’image du projet de holding pour l’audiovisuel public, toujours en discussion au Parlement. Ce chantier, qu’elle présente comme prioritaire pour construire une « BBC à la française », suscite des résistances parmi les professionnels du secteur. Ses relations avec certaines figures médiatiques se sont envenimées, donnant lieu à des passes d’armes verbales et à des menaces de poursuites.

Malgré ces tensions, Rachida Dati conserve une influence politique certaine. Son franc-parler et son opiniâtreté lui ont permis de résister aux critiques, même si des syndicats, à l’instar de la CGT Spectacle, ont réclamé son départ. Reste que son avenir ministériel dépendra autant de ses succès à Paris que de l’issue des procédures judiciaires qui pèsent sur son parcours.

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