Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Portugal à la croisée des chemins : élections anticipées dans un climat d’instabilité politique

Article

le

Un an après le basculement à droite, le pays replonge dans une campagne électorale tendue, marquée par des scandales et des incertitudes quant à la formation d’une majorité stable.

Le Portugal s’apprête à vivre un nouveau scrutin législatif anticipé ce 18 mai, le troisième en moins de trois ans. Le gouvernement de droite modérée, arrivé au pouvoir en mars 2024 après huit années de gestion socialiste, se présente en favori des sondages mais sans certitude de pouvoir former une majorité viable.

L’Alliance démocratique du Premier ministre sortant Luis Montenegro recueille 32,5% des intentions de vote selon les dernières enquêtes, devant le Parti socialiste (27,3%) et la formation d’extrême droite Chega (17%). Une situation fragile qui laisse planer le spectre d’une nouvelle instabilité institutionnelle. Le gouvernement minoritaire avait en effet été renversé en mars dernier suite à des accusations de conflit d’intérêts visant le chef du gouvernement.

La campagne s’annonce particulièrement âpre, sur fond de polémiques récurrentes. L’affaire concernant les activités professionnelles passées de Luis Montenegro continue d’alimenter les critiques de l’opposition. Le leader socialiste Pedro Nuno Santos n’hésite pas à qualifier le Premier ministre de « principal facteur d’instabilité » du pays.

Sur le plan économique, les mauvais chiffres de croissance (-0,5% au premier trimestre 2025) offrent des arguments aux détracteurs du pouvoir. Les socialistes dénoncent une gestion désastreuse, tandis que le gouvernement tente de recentrer le débat sur les questions migratoires, annonçant le renvoi de 18 000 migrants en situation irrégulière – une mesure visant clairement à séduire l’électorat tenté par l’extrême droite.

La montée en puissance du parti Chega, devenu troisième force politique avec près de 20% des voix, constitue l’une des principales inconnues de ce scrutin. Son leader charismatique André Ventura profite de la focalisation sur les thèmes de l’immigration et de la corruption pour étendre son influence. Les analystes politiques soulignent que ces sujets dominent désormais le débat public, au détriment des questions sociales et économiques.

Dans ce contexte tendu, les différents partis s’affronteront lors d’un débat télévisé à huit voix, ultime occasion de convaincre des électeurs visiblement lassés par cette valse institutionnelle. Le Portugal semble ainsi condamné à naviguer entre instabilité politique et polarisation croissante de sa vie publique.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus