Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Poonch sous les bombes : l’innocence brisée de deux jumeaux dans l’enfer du Cachemire

Article

le

La guerre indo-pakistanaise a volé la vie de Zian et Urwa, 12 ans, symbole d’une population meurtrie par des frappes aveugles.

Dans la ville frontalière de Poonch, au Cachemire indien, un drame a glacé les cœurs. Deux enfants jumeaux, âgés de douze ans, ont péri sous les tirs d’artillerie pakistanais mercredi matin, transformant leur quartier en champ de ruines. Leur mort résume l’horreur vécue par des milliers de civils pris au piège d’un conflit qui s’intensifie.

Alors qu’ils s’apprêtaient à partir pour l’école, Zian Khan et sa sœur Urwa Fatima ont été fauchés par un obus explosant près de leur domicile. Leur mère, légèrement blessée, a assisté impuissante à la scène. Leur père, gravement touché, lutte toujours pour sa survie à l’hôpital. En quelques secondes, une famille entière a été dévastée.

Depuis trois jours, Poonch subit un pilonnage incessant. Les rues, jadis animées, ne sont plus que des amas de décombres. Sur les 60 000 habitants, la majorité a fui vers des zones plus sûres. Seuls quelques milliers, comme Sarfaraz Mir, cousin des victimes, ont choisi de rester. « Personne n’aurait cru que notre ville deviendrait une cible », murmure-t-il, montrant une photo des jumeaux disparus.

Le récit de leurs derniers instants est insoutenable. La famille tentait de se mettre à l’abri lorsque leur mère est revenue chercher un objet oublié. À cet instant précis, l’explosion a retenti. Urwa est morte sur le coup, Zian peu après. « Leur père gisait là, perdant son sang… On l’a évacué trop tard », raconte Sarfaraz, la voix brisée.

La communauté, habituée à une coexistence pacifique entre hindous, sikhs et musulmans, est sous le choc. Des lieux de culte ont été endommagés, alimentant les accusations de frappes délibérées. New Delhi accuse Islamabad de viser délibérément les civils, ce que le Pakistan dément catégoriquement.

Dans ce chaos, la dignité de la mère des jumeaux, retournée au chevet de son mari avant même d’avoir pu pleurer ses enfants, force l’admiration. « Elle porte ce devoir comme un roc », confie Sarfaraz. Poonch, aujourd’hui ville fantôme, pleure ses innocents. Et la guerre, elle, continue de gronder.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus