Politique
Politique: Face aux droites, Jean-Luc Mélenchon en meeting pour présenter son « parlement » de campagne
Jean-Luc Mélenchon mobilise dimanche à La Défense ses militants face à la droite et à l’extrême droite et veut montrer qu’il peut faire l’union via son « parlement » de campagne, à défaut de la faire avec les autres prétendants de gauche à l’Elysée.
Le candidat Insoumis, crédité de 7,5 à 10% des intentions de vote dans les sondages, est pour l’instant loin des près de 20% réalisés en 2017.
« La situation est volatile et le pays se cherche. La division de l’extrême droite abaisse le seuil d’entrée au second tour. C’est un trou de souris, mais on a une chance d’y être », a-t-il expliqué samedi au Parisien.
Souvent questionné sur la division à gauche, où il est au coude-à-coude avec l’écologiste Yannick Jadot, il répète à l’envi: « Puisqu’on ne peut pas faire l’union au sommet avec un programme commun, faisons-la par la base avec un programme commun ».
C’est la fonction du « parlement de l’Union populaire » officiellement installé dimanche lors d’une première réunion de ses 200 membres, à laquelle a participé le candidat.
Aurélie Trouvé, figure en vue de la gauche des mouvements sociaux, a quitté la présidence d’Attac pour prendre celle du parlement. Elle avait refusé d’être tête de liste de LFI aux européennes de 2019 mais a cette fois-ci obtenu suffisamment de « garanties » pour s’engager, a-t-elle expliqué à la presse.
Notamment un dialogue régulier avec le candidat, non seulement sur le programme, que le parlement aidera à décliner en « plans » chiffrés, « mais aussi sur la tactique et la stratégie », a indiqué cette enseignante-chercheuse en économie de 42 ans.
Parmi la moitié de non-Insoumis, le parlement compte par exemple Sylvie Glissant, l’épouse du poète Édouard Glissant, chantre de la « créolisation » chère au candidat LFI, l’écrivaine Annie Ernaux, Xavier Mathieu, l’ex-délégué syndical de la CGT de l’usine Continental AG de Clairoix, ainsi que quelques politiques, comme Thomas Portes, ex-porte-parole de Sandrine Rousseau lors de la primaire des Verts ou encore le maire communiste de Stains (Seine-Saint-Denis) Azzédine Taïbi.
La preuve qu’il « n’y a pas besoin d’avoir un badge LFI » pour faire la campagne de Jean-Luc Mélenchon, a souligné Manon Aubry, ex-tête de liste aux européennes.
Plusieurs cadres disent en creux que le « parlement » est aussi une réponse aux déficits démocratiques relevés dans le mouvement pendant plusieurs années, qui avaient poussé certains membres à claquer la porte.
« LFI était déjà un mouvement d’élargissement », mais ce n’était « pas si facile de convaincre », a concédé Sarah Legrain, cheville ouvrière de la création du parlement. « Il a fallu convaincre que le parlement allait être un espace de liberté ».
« Pas que Zemmour »
En campagne depuis déjà plus d’un an, Jean-Luc Mélenchon n’a pas choisi la date de son meeting au hasard. « Au lendemain de la désignation du candidat LR », Valérie Pécresse, il fallait « montrer qu’il n’y a pas que la droite qui prépare l’élection présidentielle », a expliqué à l’AFP Manuel Bompard, son directeur de campagne.
Et l’arrivée du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour dans l’équation, avec un meeting le même jour, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), « ça renforce notre position: on est là, il n’y a pas que Zemmour, et il n’y a pas que la droite », résume M. Bompard.
Avec près de 3.000 places, pas question pour Jean-Luc Mélenchon de rivaliser numériquement avec les 19.000 inscrits au meeting de Villepinte.
« Il ne nous impressionne pas du tout. Nous connaissons notre force. Nous, notre grand rendez-vous, ce sera la grande marche du 20 mars à Paris », assure Jean-Luc Mélenchon. Mais, fait-il valoir, « ce dimanche, deux visions du monde seront face-à-face: l’une d’un ethnicisme assez étroit, celui de Zemmour, et la mienne, celle d’un humanisme radical ».
Il a déjà vendu près de 30.000 exemplaires de son programme « L’Avenir en commun », avec 690 propositions dont une partie reprises de son programme de 2017. Manuel Bompard y voit « un frémissement d’intérêt » des électeurs et « une pente ascendante ».
Mais pour le directeur général de l’institut de sondage Ifop Frédéric Dabi, « la présidentielle, ce n’est pas seulement une série de mesures, une offre programmatique, c’est une incarnation. Et l’incarnation de Mélenchon est très abîmée. Il inquiète beaucoup ».
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