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« Pepe » Mujica s’éteint : l’Uruguay pleure son président iconique de la gauche latino-américaine

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Figure emblématique de la lutte sociale et politique, l’ancien chef d’État uruguayen s’est éteint à 89 ans, laissant derrière lui un héritage humaniste et progressiste.

José « Pepe » Mujica, ancien président de l’Uruguay entre 2010 et 2015, est décédé ce mardi des suites d’un cancer. Symbole de la gauche latino-américaine, cet ex-guérillero devenu homme d’État était connu pour son mode de vie modeste et son engagement sans faille en faveur des plus démunis. Le gouvernement uruguayen a décrété trois jours de deuil national et organisera une veillée solennelle au Palais législatif de Montevideo.

Surnommé « le président le plus pauvre du monde » pour avoir reversé l’essentiel de son salaire à des programmes sociaux, Mujica avait annoncé plus tôt cette année que son état de santé ne lui permettait plus de poursuivre les traitements contre son cancer de l’œsophage. « Je suis clairement en train de mourir. Le guerrier a droit à son repos », avait-il déclaré avec une sérénité caractéristique.

Jusqu’à ses derniers jours, il est resté un pilier du Frente Amplio, la coalition de gauche qui a gouverné l’Uruguay à partir de 2005. Il a même soutenu activement la campagne présidentielle de son successeur politique, Yamandu Orsi, voyant dans sa victoire un « cadeau d’adieu ».

À travers le pays, les hommages se multiplient. Des habitants évoquent un homme « humble et travailleur », tandis que des intellectuels saluent son héritage inspirant. « Il nous a montré qu’un autre monde était possible », témoigne un sociologue uruguayen.

Sur la scène internationale, les réactions sont tout aussi unanimes. Des dirigeants de gauche, de l’Espagne à la Bolivie en passant par le Brésil, ont rendu hommage à sa « grandeur humaine » et à son combat pour la justice sociale. Son discours historique à l’ONU en 2012, dénonçant le consumérisme et l’exploitation des ressources naturelles, reste gravé dans les mémoires.

Ancien membre des Tupamaros, un mouvement de guérilla urbaine, Mujica a passé plus d’une décennie en prison sous la dictature avant de se consacrer à la lutte politique. Élu président, il a impulsé des réformes progressistes, comme la légalisation du cannabis ou le mariage pour tous, faisant de l’Uruguay un laboratoire social audacieux.

Alors que la nuit tombe sur Montevideo, des militants préparent des banderoles en son honneur. Leur message est simple, mais poignant : « Hasta siempre, Pepe ». Une formule qui résume l’affection et le respect que lui portent des millions de personnes à travers le continent.

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