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« Pepe Mujica : l’étonnant destin d’un ex-guérillero devenu icône de la simplicité présidentielle »

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Figure charismatique de la gauche latino-américaine, José Mujica a marqué l’histoire par son mode de vie spartiate et ses réformes progressistes, laissant derrière lui un héritage aussi admiré que controversé.

José Mujica, surnommé affectueusement « Pepe », a marqué la scène politique internationale par son style de gouvernance hors normes. Cet ancien guérillero, emprisonné pendant la dictature uruguayenne, est devenu président de 2010 à 2015 en incarnant une forme de radicale humilité. Refusant les privilèges du pouvoir, il a continué à vivre dans sa ferme modeste, conduisant une vieille Volkswagen et reversant l’essentiel de son salaire à des œuvres sociales.

Son mandat a été marqué par des réformes audacieuses, comme la légalisation pionnière du cannabis, la dépénalisation de l’avortement et l’adoption du mariage pour tous. Ces mesures ont fait de lui un symbole du progressisme en Amérique latine, bien que son bilan économique ait été mitigé, avec une inflation persistante et des déficits publics croissants.

Homme de paradoxes, Mujica a toujours défendu une vision humaniste du politique, critiquant sans détour le consumérisme et les inégalités. « La vie ne se mesure pas à ce que l’on possède, mais à ce que l’on donne », répétait-il souvent. Malgré son admiration passée pour Hugo Chávez, il a pris ses distances avec les régimes autoritaires, dénonçant notamment la dérive du Venezuela sous Nicolás Maduro.

Jusqu’à ses derniers jours, il est resté engagé, soutenant la gauche uruguayenne tout en reconnaissant avec lucidité la fin de son propre parcours. « Le guerrier mérite son repos », confiait-il peu avant sa disparition. Marié à Lucia Topolansky, ancienne vice-présidente et compagne de lutte, il a souhaité reposer dans l’intimité de sa ferme, aux côtés de sa chienne Manuela, loin des fastes du pouvoir.

Son héritage demeure celui d’un homme qui a cru jusqu’au bout en la possibilité d’un monde plus juste, tout en déplorant la disparition des utopies qui ont guidé sa jeunesse. Une pensée qui résonne bien au-delà des frontières de l’Uruguay.

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