En Occitanie, quelque 390 000 salariés occupent un poste pour lequel ils sont surdiplômés par rapport au niveau de formation. Un salarié sur cinq se trouve ainsi en situation de déclassement professionnel.
Poursuivre des études supérieures constitue en théorie un investissement pour l’avenir, pour se donner la possibilité de choisir son métier et de gagner correctement sa vie. Mais avec l’élévation globale du niveau de diplôme qui s’ensuit, la concurrence devient rude.
En effet, le déclassement professionnel résulte de cette concurrence pour l’emploi sur le marché du travail salarié. Face à un poste auquel est associé un statut social et une rémunération prédéterminée, une file d’attente se crée, en tête de laquelle se trouvent souvent les candidats les plus diplômés. En fonction de la longueur de cette file, les individus sont parfois amenés à arbitrer : soit prolonger l’attente et rester au chômage, soit changer de file d’attente et postuler pour un emploi moins qualifié, donc être déclassés.
Pour un salarié, le déclassement se mesure à partir du lien entre le niveau de son diplôme et sa profession. Il y a adéquation lorsque son niveau de diplôme correspond à celui qui est le plus fréquent au niveau national pour la profession exercée. Si sa qualification est inférieure, il est en situation de surclassement. Si elle est supérieure, le salarié est alors en situation de déclassement.
Ainsi, avec cette définition, les salariés sans diplôme ne peuvent être déclassés. Dans le même temps, les plus hauts niveaux de diplômes (du Bac +5 au doctorat) étant regroupés sans distinction, le déclassement n’est pas mesurable pour ces diplômés lorsqu’ils occupent des professions de cadres.
22 % des salariés sont déclassés en Occitanie
En 2017, sur les 1,8 million de salariés travaillant en Occitanie, 390 000 sont en situation de déclassement professionnel. Avec 22 % de salariés déclassés, la région affiche le troisième taux le plus élevé de métropole, derrière la Bretagne (24 %) et la Corse (23 %). Mais l’écart entre les régions est faible.
Le taux de déclassement des salariés en Occitanie ne dépasse que de 1 point la moyenne métropolitaine. La position de l’Occitanie s’explique par un niveau de diplôme globalement plus élevé dans la région : les salariés ayant au minimum le baccalauréat pèsent pour 2 points de plus. L’Occitanie est en effet riche en emplois qualifiés de tous les niveaux (cadres à ouvriers).
Les plus jeunes, en début de carrière, sont particulièrement touchés, tout comme les titulaires d’un diplôme non professionnalisant de niveau Bac +3 ou Bac +4. En dix ans, le niveau de diplôme le plus courant dans une profession donnée a eu tendance à s’élever. Certains métiers ont intégré cette évolution de la norme et le déclassement y est mécaniquement peu fréquent : c’est le cas dans l’enseignement, la santé et pour les employés d’entreprises et du commerce.
À l’inverse, lorsque les salariés sont de plus en plus diplômés sans que cela suffise encore à changer la norme, les situations de déclassement sont plus courantes : cela concerne les ouvriers, les personnels des services aux particuliers et certaines professions intermédiaires.
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