Nemo restitue son trophée de l’Eurovision en signe de protestation

Le vainqueur suisse de l’édition 2024 exprime son désaccord avec la décision de l’Union européenne de radio-télévision de maintenir Israël dans le concours, une position qui a déjà conduit plusieurs diffuseurs publics à se retirer.

L’artiste suisse Nemo a annoncé son intention de restituer le trophée remporté lors du concours Eurovision 2024. Cette décision constitue un geste de protestation contre la participation confirmée d’Israël à la prochaine édition. Dans une déclaration vidéo, l’interprète a estimé que le maintien de ce pays au sein de la compétition entrait en contradiction avec les principes d’unité et de dignité défendus par l’événement.

Le chanteur a souligné que sa démarche ne visait pas les artistes israéliens eux-mêmes, mais dénonçait l’utilisation du concours à des fins de relations publiques par un État faisant l’objet d’accusations graves de la part d’instances internationales. Pour Nemo, premier artiste non binaire à remporter la compétition, le trophée n’avait dès lors plus sa place dans sa collection personnelle.

Cette initiative intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de l’Eurovision. Plusieurs diffuseurs publics européens ont en effet annoncé leur retrait de l’édition 2026, suite à la validation de la participation israélienne par l’Union européenne de radio-télévision. Les organismes de télévision d’Islande, d’Espagne, des Pays-Bas, d’Irlande et de Slovénie ont ainsi fait connaître leur décision de boycotter le prochain concours.

L’UER, organisatrice de l’événement, avait statué début décembre qu’un vote sur la participation d’Israël n’était pas nécessaire, confirmant la présence de la télévision publique KAN. Cette position a suscité de vives réactions, certaines délégations évoquant également des irrégularités présumées lors des votes des éditions précédentes.

Nemo a indiqué qu’il renverrait physiquement son prix au siège genevois de l’UER, accompagné d’un message appelant l’institution à respecter ses propres valeurs fondatrices. Ce geste symbolique renforce les interrogations sur la capacité du concours à préserver son unité face à des clivages géopolitiques de plus en plus prégnants.