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Manifestations à Madagascar. Le pouvoir face à la colère de la jeunesse

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À Antananarivo, un millier de personnes ont défilé contre le gouvernement, avant d’être dispersées par les forces de l’ordre. La mobilisation, portée par la Génération Z, s’inscrit dans un mouvement de protestation plus large né des difficultés quotidiennes.

Un rassemblement d’ampleur a rassemblé jeudi dans la capitale malgache au moins un millier de personnes, répondant à l’appel d’un mouvement social apparu fin septembre. Les manifestants, dont certains arboraient des symboles populaires comme des références au manga One Piece, ont exprimé leur rejet du système en place. Les forces de sécurité sont rapidement intervenues, procédant à des interpellations et utilisant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes, nourries par les coupures récurrentes d’eau et d’électricité, ainsi que par une défiance grandissante envers le président Andry Rajoelina. Le mouvement, initié par la jeune génération, a également appelé à une grève générale, marquant une radicalisation des modes d’action.

En réponse à la contestation, le chef de l’État a procédé à un remaniement ministériel, nommant à la tête du gouvernement un militaire jusque-là peu connu du public. Cette décision a suscité des inquiétudes parmi plus de deux cents organisations de la société civile, qui redoutent une militarisation croissante de la gestion des affaires publiques.

Sur le terrain, les rassemblements semblent perdre de l’ampleur ces derniers jours, même si des cortèges ont encore été signalés dans d’autres villes du pays. Les arrestations se multiplient, et plusieurs personnes ont été déférées devant la justice, une nouveauté dans la gestion des manifestations.

Le malaise social reste profond. Les témoignages recueillis parmi les protestataires évoquent un sentiment d’abandon et de défiance à l’égard des promesses non tenues des autorités. Dans un pays où plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, les appels au changement résonnent avec une acuité particulière.

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