Société
Lecornu impose sa marque à Matignon par le silence stratégique
Le nouveau Premier ministre opte pour une sobriété de discours qui contraste avec le style de son prédécesseur, tout en ménageant l’avenir des négociations politiques.
Sébastien Lecornu a délibérément choisi la retenue lors de sa prise de fonction à Matignon. Face à François Bayrou, dont le verbe abondant avait marqué le passage aux affaires, le nouveau chef du gouvernement a privilégié une approche minimaliste, affirmant que la situation politique commandait « l’humilité et la sobriété ». Son discours inaugural n’a excédé deux minutes, rompant ainsi avec les habitudes de son prédécesseur, connu pour ses explications détaillées et ses interventions médiatiques régulières.
Cette distance stylistique s’accompagne d’une prudence tactique. Le locataire de Matignon évite soigneusement de dévoiler ses intentions sur le fond, alors qu’il doit construire une majorité parlementaire. Son entourage souligne sa volonté de « rassurer » sans « jouer sur les peurs », en opposition frontale avec le discours alarmiste tenu par Bayrou sur l’état des finances publiques.
Homme discret, Lecornu a cultivé cette réserve durant son passage au ministère des Armées, où il s’est peu exprimé publiquement malgré le contexte géopolitique tendu. Certains de ses soutiens estiment qu’il devra désormais s’ouvrir davantage, tout en conservant sa ligne directrice ne parler que lorsqu’il a « quelque chose à dire ».
Le Premier ministre a entamé une série de consultations, rencontrant d’abord les formations politiques de son socle naturel centriste et de droite, puis les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Il a également reçu le soutien affiché de Nicolas Sarkozy. Vendredi et lundi, il recevra les partenaires sociaux, confirmant sa méthode fondée sur l’écoute et la concertation.
Reste que les défis sont immenses. À droite, Gérard Larcher rejette déjà toute imposition sur les grandes fortunes, une mesure pourtant présentée comme incontournable par la gauche. Le Rassemblement national exige une rupture franche avec le macronisme, tandis que La France insoumise refuse toute négociation programmatique. Lecornu devra donc naviguer avec une habileté certaine pour trouver des compromis sans aliéner ses bases.
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