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Le témoignage accablant de Dominique Pelicot dans l’appel des viols de Mazan

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L’ancien mari de la victime a décrit devant la cour d’appel de Nîmes les agissements qu’il avait orchestrés à l’encontre de son épouse, désignant le seul accusé présent comme ayant pleinement conscience de son état.

Vêtu d’une veste grise et d’une chemise blanche, Dominique Pelicot, 72 ans, a comparu en qualité de témoin lors de la reprise du procès en appel. Sorti exceptionnellement de son établissement pénitentiaire, il a fourni des éléments substantiels à l’accusation dans cette affaire qui avait défrayé la chronique. Seul un homme sur les cinquante-et-un initialement condamnés a maintenu son recours, Husamettin Dogan, que l’ancien mari affirme avoir délibérément recherché pour abuser de son épouse sans son consentement.

Le 28 juin 2019, l’individu se présentant sous le pseudonyme « Karim BM » sur un forum de rencontres à caractère sexuel s’est rendu au domicile des Pelicot, à Mazan. Selon le témoin, il lui aurait donné des consignes précises, notamment de se laver les mains et de ne pas fumer, des indications qui, selon lui, ne laissaient planer aucun doute sur l’état de la victime. L’homme aurait également aperçu un appareil vidéo installé sur trépied, confirmant ainsi le caractère prémédité des faits. Durant près de deux heures, il se serait livré à divers actes de pénétration sur Gisèle Pelicot, alors sous sédation, et ce à son insu.

Interrogé par le président de la cour sur d’éventuels motifs personnels à charge, Dominique Pelicot a assuré n’avoir d’autre intérêt que de dire la vérité. Il a lui-même renoncé à faire appel de sa condamnation à vingt années de réclusion. Face à ces déclarations, l’accusé, un ancien ouvrier de 44 ans, est resté impassible, affaissé sur son siège, les bras croisés. Il conteste farouchement les accusations, soutenant avoir cru participer à des jeux érotiques consentis entre partenaires libertins.

Les investigations ont pourtant mis en lumière l’ampleur du système mis en place par Dominique Pelicot entre 2011 et 2020. Ce dernier reconnaît avoir régulièrement administré des anxiolytiques à son épouse avant de la violer et d’inviter des inconnus, recrutés en ligne, à en faire autant. Tous ces actes étaient soigneusement filmés et archivés. Lors de la perquisition, pas moins de 107 photographies et 14 vidéos de la soirée du 28 juin 2019 ont été retrouvées sur un disque dur lui appartenant.

Le commissaire divisionnaire Jérémie Bosse-Platière, qui a dirigé l’enquête, a souligné la clairvoyance de l’accusé quant à l’état de la victime. Les enregistrements montrent, selon lui, une extrême prudence de la part des deux hommes, soucieux de ne pas réveiller Gisèle Pelicot, alors totalement inconsciente. Dans une séquence particulièrement significative, l’agresseur se serait retiré brièvement lorsque la septuagénaire a esquissé un mouvement, avant de reprendre son acte après une trentaine de secondes d’observation.

Le procès doit se poursuivre avec l’audition de l’accusé, puis le témoignage très attendu de Gisèle Pelicot, devenue une figure emblématique du combat contre les violences sexuelles. Le verdict, initialement prévu mercredi soir, devrait être prononcé jeudi, compte tenu des délais accumulés durant les débats.

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