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Le Royaume-Uni mise sur des centres offshore pour expulser les migrants déboutés

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Face à la pression migratoire, le gouvernement britannique explore une solution controversée : externaliser le traitement des demandeurs d’asile rejetés vers des pays tiers.

Le Premier ministre Keir Starmer a confirmé l’ouverture de négociations pour implanter des structures dédiées aux expulsions hors des frontières britanniques. Cette approche, similaire à celle discutée au niveau européen, vise à accélérer les renvois des personnes n’ayant plus de recours légal pour séjourner sur le territoire. Les détails opérationnels restent flous, et aucun partenaire n’a été officiellement désigné, bien que l’Albanie – déjà engagée dans un dispositif comparable avec l’Italie – ait exclu d’accueillir un tel centre.

Cette annonce s’inscrit dans un contexte de durcissement des politiques migratoires britanniques. Le gouvernement travailliste, qui a enterré le projet d’expulsions vers le Rwanda défendu par les conservateurs, cherche désormais des alternatives pour endiguer les arrivées irrégulières. Les critiques fusent déjà : l’opposition conservatrice dénonce un plan « moins dissuasif », tandis que les associations humanitaires pointent des risques de violations des droits fondamentaux.

Parallèlement, Londres renforce son discours sur la maîtrise des flux, évoquant même le spectre d’une « île d’étrangers » si rien n’est fait. Les chiffres récents confirment l’urgence : près de 13 000 traversées de la Manche depuis janvier, et une explosion des demandes d’asile (84 200 en 2024). La visite de Keir Starmer en Albanie, où un accord bilatéral a drastiquement réduit les arrivées albanaises, illustre cette stratégie de coopération renforcée avec les pays d’origine.

Si l’efficacité des centres offshore reste à prouver – les structures italo-albanaises peinent à fonctionner –, le débat souligne les tensions entre contrôle des frontières et respect des droits humains. Un équilibre que le Royaume-Uni, comme l’Europe, peine encore à trouver.

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