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Économie

Le Neoliner Origin inaugure l’ère du transport maritime vélique à grande échelle

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Ce cargo à voiles rigides, le plus grand du monde, entame ses premières rotations transatlantiques en visant une réduction de 80% des émissions polluantes tout en conservant une rentabilité commerciale.

Sur la passerelle de commandement du Neoliner Origin, les instruments de navigation classiques côtoient des écrans dédiés au réglage des voiles et des mâts. Ce navire roulier de 136 mètres, équipé de deux mâts autoportés en carbone et de 3 000 mètres carrés de voiles rigides, représente une avancée majeure dans le transport maritime durable. Récemment sorti des chantiers turcs, il a déjà validé ses capacités opérationnelles lors de tests en Méditerranée, acheminant 300 véhicules entre Bastia et Marseille.

La conception technique du bâtiment intègre des voiles en composite carbone et fibre de verre qui se déploient en moins de trois minutes. Leur orientation automatique permet d’optimiser la propulsion vélique, tandis que des outils de simulation météorologique calculent en temps réel les routes les plus efficaces. Le commandant Mathieu Poulain précise que l’objectif consiste à atteindre 90 à 95% de propulsion éolienne, les moteurs n’étant sollicités que pour les manœuvres portuaires.

Plusieurs industriels français ont d’ores et déjà réservé des capacités de fret, parmi lesquels Renault, Manitou et les maisons de spiritueux Hennessy et Rémy Cointreau. Le navire peut transporter 5 300 tonnes de marchandises dans son garage principal de 117 mètres, des volumes inédits pour un cargo à voile. Son président souligne que ce projet démontre la viabilité économique d’un transport maritime combinant performance commerciale et réduction drastique de la consommation de carburant.

Après son baptême à Nantes, le Neoliner Origin entamera une rotation mensuelle entre Saint-Nazaire, Saint-Pierre-et-Miquelon et la côte est américaine. Le groupe CMA CGM, actionnaire à 37%, y voit un démonstrateur industriel crucial pour la transition énergétique du secteur. Alors que le transport maritime représente 3% des émissions mondiales de CO2, cette innovation ouvre une voie concrète vers les objectifs de décarbonation fixés par l’Organisation maritime internationale pour 2050. La construction d’un second navire identique est d’ores et déjà envisagée pour 2026.

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