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Le mutisme stratégique de Mohamed Amra lors de son premier interrogatoire

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L’ancien fugitif, accusé d’évasion meurtrière, a opposé un silence obstiné aux magistrats, ne concédant qu’une brève déclaration de regrets.

L’audition tant attendue de Mohamed Amra, interpellé en Roumanie après plusieurs mois de cavale, s’est révélée décevante pour les enquêteurs. Le 11 juin dernier, lors d’un interrogatoire marathon de plus de trois heures, l’homme surnommé « La Mouche » n’a pratiquement pas ouvert la bouche, se contentant de répéter à 65 reprises son refus de répondre sans consultation préalable avec ses conseils. Cette stratégie dilatoire a considérablement limité les avancées de l’enquête sur l’évasion spectaculaire du 14 mai 2024, qui avait coûté la vie à deux fonctionnaires pénitentiaires dans l’Eure.

Les magistrats se sont heurtés à un mur. Face aux quelque quatre-vingt-dix questions posées, l’individu de 31 ans, déjà mis en examen pour des faits liés au trafic de stupéfiants, n’a rompu son mutisme que pour exprimer une « désolation » envers les victimes, tout en niant avoir anticipé l’issue dramatique des événements. Il a par ailleurs vivement critiqué ses conditions de détention actuelle, dénonçant des atteintes à sa dignité et à la confidentialité de ses échanges avec ses avocats.

L’extraction mouvementée du détenu depuis la prison de Condé-sur-Sarthe avait pourtant mobilisé des moyens exceptionnels, dont un hélicoptère et une escorte du GIGN. Une opération controversée, justifiée par la nécessité de présenter des pièces à conviction matérielles, mais vivement critiquée par les syndicats pénitentiaires. Les images de l’évasion, projetées lors de l’audience, n’ont provoqué qu’une réaction laconique chez l’intéressé, qualifiant simplement la séquence de « moche ».

Les enquêteurs, visiblement frustrés par cette obstruction systématique, ont néanmoins obtenu une promesse conditionnelle. Amra s’est engagé à collaborer lors d’une prochaine audition, à condition de bénéficier d’un entretien strictement confidentiel avec ses défenseurs. En attendant cette éventuelle coopération, une mutation vers l’établissement ultra-sécurisé de Vendin-le-Vieil semble se profiler pour ce détenu classé parmi les plus dangereux du territoire national.

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