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Laszlo Krasznahorkai, lauréat du Nobel de littérature

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L’Académie suédoise couronne un écrivain hongrois au style unique, dont l’œuvre explore les profondeurs de la condition humaine avec une intensité rare.

Le romancier hongrois Laszlo Krasznahorkai s’est vu décerner le prix Nobel de littérature. Âgé de soixante-et-onze ans, cet auteur est salué pour sa prose envoûtante et son univers à la fois mélancolique et visionnaire. Son écriture, d’une exigence formelle remarquable, captive le lecteur en l’immergeant dans des mondes où ordre et désordre se répondent.

Né à Gyula en 1954, l’écrivain jouit d’une reconnaissance particulière en Allemagne, où il a longtemps résidé, et dans son pays natal, où il figure parmi les voix majeures de la scène littéraire contemporaine. Il devient le deuxième auteur hongrois à recevoir cette distinction après Imre Kertesz, nobélisé en 2002.

Son style se caractérise par une recherche formelle poussée, avec des phrases démesurées et une ponctuation rare, approchant parfois ce que certains critiques nomment une forme d’obsession. Cette écriture singulière explore inlassablement les thèmes de la dystopie et de la mélancolie, offrant une vision saisissante des réalités humaines.

Son premier roman, *Satantango*, publié en 1985, l’a imposé comme une figure incontournable. L’ouvrage dépeint l’existence dans un village en déliquescence sous le régime communiste, structuré en douze chapitres constitués chacun d’un unique paragraphe. Cette œuvre a été adaptée au cinéma par Béla Tarr dans un long métrage devenu culte.

Comparé tour à tour à Beckett, Dostoïevski ou Melville, Krasznahorkai puise son inspiration chez des artistes aussi variés que Franz Kafka, le musicien Jimi Hendrix ou encore la ville de Kyoto. Lauréat du Man Booker International en 2015, il exprimait alors l’espoir de toucher un lectorat plus large dans le monde anglophone.

Interrogé sur la dimension sombre de son univers, l’auteur avance une formule éloquente. Il se définit comme un écrivain s’adressant à ceux qui cherchent dans la littérature non le divertissement, mais cette beauté paradoxale qui peut naître des représentations les plus âpres de l’existence.

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