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L’Amazonie urbaine face au dérèglement climatique

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Alors que la conférence sur le climat se tient à Belém, les habitants des quartiers précaires subissent de plein fouet les effets du réchauffement, dans l’indifférence générale.

Dans le quartier de Vila da Barca, construit sur pilotis au-dessus des eaux du Guama, une mère et sa fille cherchent un moment de répit dans une bassine d’eau. L’humidité étouffante qui règne dans cette zone dense de Belém illustre les conditions de vie difficiles que connaissent ses habitants. Rosineide Santos, manucure installée depuis vingt ans dans ce secteur, constate une évolution sensible du climat au fil des ans. Dès les premières heures de la journée, la chaleur devient accablante, témoignant des transformations environnementales en cours.

Cette communauté d’environ sept mille personnes, située à proximité du centre-ville et de quartiers aisés, se trouve pourtant à quelques kilomètres seulement du lieu où se déroulent les négociations climatiques internationales. Le contraste est saisissant entre les discussions sur la préservation de la forêt amazonienne et la réalité vécue par les populations urbaines de la région. Le président de l’association des résidents souligne l’absence de débat sur les conséquences de la crise climatique dans les territoires les plus exposés.

Les statistiques officielles révèlent que plus des trois quarts des vingt-sept millions d’habitants de l’Amazonie brésilienne résident en zone urbaine. À Belém, la majorité de la population vit dans des quartiers similaires à Vila da Barca, souvent dépourvus des infrastructures élémentaires. Cette précarité amplifie l’impact des bouleversements environnementaux, particulièrement en ce qui concerne l’accès à l’eau potable et aux systèmes d’assainissement.

Des avancées notables ont toutefois été obtenues récemment grâce à la mobilisation des habitants. Après avoir alerté l’opinion publique, la communauté a vu débuter des travaux d’installation de réseaux d’égouts et d’amélioration de la distribution d’eau. Quelques mois auparavant, de nombreuses familles devaient encore s’approvisionner en bidons pour leurs besoins quotidiens.

Les données climatiques confirment une augmentation significative des températures maximales à Belém au cours des dernières décennies. Cette tendance accentue la vulnérabilité aux épisodes de chaleur extrême et exerce une pression supplémentaire sur des infrastructures déjà fragiles. Paradoxalement, la métropole compte parmi les moins arborées du Brésil, malgré sa proximité avec la forêt amazonienne.

Les autorités locales reconnaissent la nécessité de renforcer les investissements dans les zones urbaines amazoniennes. Pour les résidents comme Elizabeth Campos Serra, retraitée de soixante-sept ans, la solution réside dans la possibilité de quitter ces habitats précaires. Son vœu le plus cher serait de pouvoir s’établir sur la terre ferme, loin des conditions de vie précaires imposées par son environnement actuel.

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