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La voix des peuples isolés d’Amazonie

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Un Brésilien déraciné devient le messager des communautés autochtones coupées du monde, après avoir perdu sa famille dans une rencontre fatale avec la société moderne.

Atxu Marima, originaire de la tribu Hi-Merima établie dans l’État brésilien d’Amazonas, incarne aujourd’hui le destin complexe des peuples autochtones confrontés à la modernité. Son parcours personnel illustre les conséquences dramatiques des contacts entre mondes distincts. Après qu’une attaque de fauve ait gravement blessé son père, sa famille a pris la décision de quitter leur territoire ancestral pour rejoindre ce qu’ils nommaient « le monde civilisé ». Cette migration involontaire s’est soldée par la disparition de la plupart des siens, emportés par des maladies contre lesquelles leur organisme ne possédait aucune défense immunitaire.

Seul survivant avec quelques frères et sœurs, le jeune garçon fut séparé des siens et placé dans une famille d’accueil qui lui attribua un nouveau nom. Il décrit ces années comme une période de travail forcé dans des conditions assimilables à l’esclavage. Aujourd’hui, il est convaincu d’être le dernier représentant de sa lignée directe encore en vie. Cette situation le place dans une position particulière, lui interdisant tout retour auprès des siens par crainte de transmettre des pathogènes mortels pour sa communauté d’origine.

Depuis cette rupture définitive, Atxu Marima consacre son existence à la défense des peuples isolés d’Amazonie. Collaborant avec la Fondation nationale des peuples autochtones du Brésil, il participe activement à la surveillance du territoire Hi-Merima, reconnu officiellement en 2005. Son action se concentre sur la protection de cette zone contre les incursions de pêcheurs illégaux et autres menaces extérieures. Il raconte avec une certaine fierté avoir intercepté personnellement des contrevenants en pleine action.

Les défis environnementaux représentent une autre préoccupation majeure. Les incendies forestiers et la déforestation progressive mettent en péril l’équilibre écologique nécessaire à la survie des communautés autochtones. Les modifications climatiques récentes ont particulièrement affecté les ressources halieutiques et cynégétiques traditionnelles. Malgré ces pressions constantes, la population Hi-Merima aurait connu une croissance démographique depuis que son territoire bénéficie d’une protection renforcée contre les intrusions.

Les observations réalisées à distance permettent d’estimer la communauté à environ cent cinquante individus, dont de nombreux enfants en bonne santé. Atxu Marima souligne que les Hi-Merima ignorent jusqu’à son existence, mais considère que témoigner de son histoire constitue une manière de maintenir un lien symbolique avec ses origines. Son plaidoyer s’inscrit dans une démarche plus large visant à respecter l’autodétermination des peuples isolés, leur laissant le choix du moment et des conditions d’un éventuel contact avec le monde extérieur. Son message se résume en une requête simple, permettre à ces communautés de vivre en paix selon leurs traditions séculaires.

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