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La Roumanie face à un choix crucial entre Europe et souverainisme

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L’élection présidentielle oppose un centriste pro-européen à un tribun nationaliste, dans un scrutin qui pourrait redéfinir l’orientation du pays.

Les électeurs roumains se rendent aux urnes pour un second tour décisif, où s’affrontent deux visions radicalement opposées de l’avenir du pays. D’un côté, le maire de Bucarest, Nicusor Dan, incarne la continuité européenne et le soutien à l’Ukraine. De l’autre, George Simion, leader nationaliste, prône un virage souverainiste et la fin de l’aide militaire à Kiev.

Le duel s’annonce extrêmement serré après un premier tour dominé par le candidat d’AUR, crédité de 41 % des voix. Mais la dynamique semble s’être équilibrée, selon les dernières estimations. L’enjeu dépasse les frontières roumaines : Bruxelles et Washington suivent de près ce scrutin, inquiets d’une possible poussée de l’extrême droite en Europe de l’Est.

La campagne a été marquée par des tensions croissantes. Simion, connu pour ses positions radicales et son admiration pour Donald Trump, a multiplié les déclarations incendiaires, accusant ses adversaires de préparer des fraudes. Son rival, plus mesuré, mise sur la mobilisation des abstentionnistes et de la diaspora, traditionnellement pro-européenne.

L’ombre de la Russie plane sur ce scrutin, cinq mois après l’annulation d’une précédente élection en raison de soupçons d’ingérence étrangère. Les propos ambivalents de Simion sur Moscou, combinés à son refus d’envoyer des armes à l’Ukraine, alimentent les craintes d’un rapprochement avec le Kremlin.

Au-delà des questions géopolitiques, le vote cristallise aussi un profond malaise social. Une partie de l’électorat, lassée par la corruption et les difficultés économiques, voit dans le discours populiste de Simion une promesse de renouveau. Mais pour beaucoup, notamment parmi les personnes âgées et les urbains, son élection représenterait un dangereux isolement.

Les résultats, attendus dans la nuit, dessineront non seulement l’avenir de la Roumanie, mais aussi son positionnement sur l’échiquier européen. Dans un contexte de montée des extrêmes, ce scrutin pourrait devenir un symbole des fractures qui traversent le continent.

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