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La prière interdite, les mosquées d’Aceh prisonnières des décombres

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Dans le nord de Sumatra, les fidèles sont privés de leurs lieux de culte, submergés par les vestiges d’une déforestation aux conséquences dramatiques.

Les fidèles musulmans de la province d’Aceh, dans le nord de Sumatra, se sont retrouvés ce vendredi dans l’impossibilité d’accomplir la prière collective. Leurs mosquées, dont celle de Darul Mukhlisin, sont désormais inaccessibles, encerclées par des milliers d’arbres déracinés et des troncs charriés par les eaux. Cette situation illustre l’ampleur des dégâts causés par les intempéries qui ont frappé la région il y a quinze jours, faisant près d’un millier de victimes et contraignant près de 900 000 personnes à quitter leur domicile.

Sur place, les habitants constatent une transformation radicale du paysage. Là où coulait une rivière, un amas de bois et de boue s’étend désormais. La structure de la mosquée, selon les témoignages recueillis, aurait en partie amorti le choc des débris, évitant une destruction plus étendue des habitations alentour. Pour beaucoup, l’origine de cette masse de bois reste une énigme, bien que les autorités pointent du doigt les pratiques d’exploitation forestière dans la région.

Les écologistes établissent un lien direct entre l’intensité des inondations et la déforestation massive qui prive les sols de leur capacité naturelle de rétention d’eau. L’Indonésie, régulièrement citée pour son taux élevé de déboisement, voit ici les conséquences d’une gestion peu contrôlée des ressources naturelles. Lors d’une visite dans le district d’Aceh Tamiang, le président Prabowo Subianto a reconnu la nécessité d’une meilleure protection des forêts, enjoignant aux autorités locales de renforcer leur vigilance.

Malgré les promesses gouvernementales, l’aide sur le terrain peine à se concrétiser, alimentant un sentiment de frustration chez les sinistrés. Les opérations de reconstruction, dont le coût est estimé à plusieurs milliards de dollars, seront menées sans recours à l’assistance internationale, selon les déclarations officielles. En attendant, les habitants, comme ce fidèle de 37 ans, doivent parcourir les villages alentour dans l’espoir de trouver un lieu de culte épargné, cherchant à retrouver une part de normalité au milieu du chaos.

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