La livre turque et la Bourse d’Istanbul en chute libre après l’arrestation du maire d’opposition

L’arrestation d’Ekrem Imamoglu, figure clé de l’opposition, a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers turcs, plongeant la devise nationale et les indices boursiers dans une crise sans précédent.

La livre turque a atteint un niveau historiquement bas face au dollar et à l’euro mercredi, quelques heures après l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. La devise nationale a franchi la barre symbolique des 40 livres pour un dollar en début de journée, avant de se stabiliser légèrement sous les 38 livres grâce à une intervention massive de la Banque centrale turque. Cette dépréciation s’inscrit dans un contexte économique déjà fragilisé par une inflation galopante et une crise monétaire persistante.

Parallèlement, la Bourse d’Istanbul a subi une chute vertigineuse, avec une baisse de près de 9 % de son indice phare, le BIST100. Les transactions ont même dû être suspendues temporairement en raison de la volatilité extrême des marchés. Cette réaction reflète l’inquiétude des investisseurs face à l’arrestation d’Imamoglu, considéré comme un rival sérieux du président Recep Tayyip Erdogan pour les prochaines élections présidentielles.

Ekrem Imamoglu, ainsi que plusieurs dizaines de ses collaborateurs et membres de son parti, ont été interpellés mercredi matin. Les autorités turques l’accusent de « corruption » et de « soutien à une organisation terroriste », des accusations que l’opposition dénonce comme étant politiquement motivées. Cette arrestation intervient dans un climat politique tendu, marqué par une répression accrue contre les voix dissidentes.

La situation économique de la Turquie, déjà précaire, risque de s’aggraver davantage. Le pays fait face à une inflation annuelle de 39,05 %, un chiffre qui reste alarmant malgré un léger ralentissement en février. La chute de la livre et la volatilité des marchés financiers pourraient encore peser sur le pouvoir d’achat des citoyens et fragiliser davantage l’économie nationale. Les prochains jours seront déterminants pour mesurer l’impact de cette crise politique sur la stabilité du pays.