France
La hêtraie de la Massane, une forêt inexploitée par l’homme classée à l’Unesco

La forêt située dans le massif des Albères (Pyrénées-Orientales) a rejoint ce mercredi la liste du patrimoine mondial, après un vote de l’UNESCO.
Le hêtre préfère habituellement l’humidité et les températures fraîches. Il s’est pourtant fait une place au soleil dans la forêt de la Massane (Pyrénées-Orientales), qui surplombe la Méditerranée, et jouit depuis quelques jours d’une nouvelle notoriété grâce à son classement au patrimoine mondial de l’Unesco.
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Nouvelle inscription sur la Liste du #PatrimoineMondial de l’@UNESCO : Forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe [extension].
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— UNESCO en français (@UNESCO_fr) July 28, 2021
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la zone était exploitée pour le charbon de bois pour les forges catalanes. Les coupes ont été suspendues vers 1885 pour laisser cette forêt en libre évolution. Les arbres échappent à toute intervention humaine depuis plus de 150 ans, voire 300 ans pour les plus anciens.
« Le principe de ne plus exploiter la forêt va nous permettre de regarder toute la dynamique d’évolution de l’écosystème de la forêt, comment elle va se débrouiller toute seule face aux différents éléments », souligne Diane Sorel, chargée de mission à la réserve naturelle de la Massane depuis sept ans.
La hêtraie se situe dans la réserve naturelle de la forêt de la Massane, créée en 1973, perchée sur les hauteurs d’Argelès-sur-Mer. Elle domine les chênes méditerranéens et s’étend jusqu’à la crête du massif des Albères, à la frontière espagnole.
Cette forêt se trouve à la limite de ce que le hêtre tolère en termes de précipitations et de température.
« On voit bien que le climat va évoluer dans des conditions encore plus drastiques pour la forêt. La hêtraie de la Massane est un avant-poste du changement climatique et de ce que les autres hêtraies d’Europe risquent de devoir subir également du fait du changement de climat imposé par l’homme », estime Elodie Magnanou, ingénieure de recherche au CNRS et gestionnaire de la réserve naturelle.
Laboratoire à ciel ouvert
La réserve est d’ailleurs considérée comme un laboratoire à ciel ouvert par la communauté scientifique.
« On remarque un fort impact des périodes de canicule et de sécheresse, mais on observe également des signes porteurs d’espoir, comme une bonne régénération dans le sous-bois forestier », détaille la chercheuse.
Sur le chemin qui mène à la Tour de la Massane, à 800 mètres d’altitude face à la mer, Diane Sorel interpelle à plusieurs reprises des randonneurs pour qu’ils restent sur le sentier balisé.
« La visite est encouragée mais pas promue. Il faudra être vigilant avec ce classement à l’Unesco », explique-t-elle, ajoutant que ce qui a sauvé le site préservé est son côté « un peu inaccessible ».
Après une demi-heure de marche jusqu’à la crête, sous le soleil de la Méditerranée, un climat de fraîcheur prend le dessus à l’orée de la hêtraie grâce aux arbres de 30 mètres de haut.
Des centaines de souches, branches et troncs d’arbres morts parsèment le sol, de jeunes arbres verts commencent à pousser à partir du bois mort.
« Ce bois mort va servir à la fois de ressource alimentaire pour plein d’espèces. Sur certains hêtres on va trouver des cavités qui vont servir aussi d’habitat pour toute une faune, que ce soit des oiseaux, des petits mammifères ou même d’autres insectes », précise-t-elle près d’un hêtre mort après la récente vague de chaleur.
Ecosystème rare
La réserve présente une grande biodiversité avec quelque 8.200 espèces, comme la Rosalie alpine, un petit coléoptère bleu aux longues antennes, qui vit sur l’écorce des hêtres.
« On pourrait craindre du bois mort qu’il favorise les incendies, or c’est pas le cas, il va permettre de garder de l’humidité et une fraîcheur au niveau du sol. C’est quelque chose de très important aussi en contexte méditerranéen », note-t-elle.
L’Unesco a ajouté la hêtraie de la Massane à la liste des « forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe » le 28 juillet, avec celles des réserves du Grand-Ventron (massif des Vosges) et du Chapitre (Hautes-Alpes).
« C’est une très belle reconnaissance pour le travail accompli sur ce site et c’est une invitation à poursuivre cet effort à la fois de connaissance de la biodiversité et puis aussi du fonctionnement de cet écosystème forestier relativement rare aujourd’hui en Europe », soutient Diane Sorel.
Les gestionnaires de la réserve regrettent que seulement 0,25% de la surface forestière française soit laissée volontairement en libre évolution par les pouvoirs publics. Il n’y a pas d’objectif national contrairement à l’Allemagne ou la Suisse qui visent les 5% de forêts en libre évolution.
Culture
Cannes : Justine Triet gagne la Palme d’or et charge le gouvernement

La réalisatrice française, lauréate de la Palme d’or pour « Anatomie d’une chute », a livré un discours puissant sur la « contestation historique, niée et réprimée » contre la réforme des retraites.
Justine Triet aura indéniablement marqué l’histoire du Festival de Cannes. Parce qu’elle hisse désormais au nombre de 3 les femmes réalisatrices récompensées de la Palme d’or (après Jane Campion et Julia Ducournau). Et au nombre de 10 les films français ainsi distingués. Mais on retiendra aussi longtemps son discours puissant et engagé prononcé ce samedi 27 mai.
Le jury de cette 76e édition, présidé par le Suédois Ruben Östlund, a fait du film Anatomie d’une chute le grand gagnant de cette soirée. Sur la scène du Palais des Festivals, c’est des mains de Jane Fonda – qui venait de souligner la présence de 7 femmes réalisatrices en compétition, une première – que Justine Triet a reçu sa Palme d’or. Très heureuse et émue, la Française était entourée de ses acteurs et actrices, mais aussi de son compagnon le cinéaste et acteur Arthur Harari avec qui elle a écrit ce scénario.
La réforme des retraites à Cannes
Mais alors qu’elle avait la parole, la réalisatrice de 44 ans a chargé le gouvernement sur la gestion de la crise de la réforme des retraites.
« Cette année, le pays a été traversé par une contestation historique, extrêmement puissante, unanime de la réforme des retraites », a-t-elle lancé, alors que des applaudissements se faisaient entendre dans la salle.
« Cette contestation a été niée et réprimée de façon choquante », et pour Justine Triet « ce schéma de pouvoir dominateur de plus en plus décomplexé éclate dans plusieurs domaines. » D’abord socialement – « c’est là où c’est le plus choquant », dit-elle, mais aussi « toutes les autres sphères de la société, et le cinéma n’y échappe pas. »
La cinéaste française, à qui l’on doit déjà Sibyl ou Victoria avec son actrice fétiche Virginie Efira, a accusé le « gouvernement néo libéral » d’Emmanuel Macron de défendre « la marchandisation de la culture » aux dépens « de l’exception culturelle française. Cette même exception culturelle sans laquelle je ne serai pas là aujourd’hui devant vous. »
Le discours engagé de Justine Triet, réalisatrice de « Anatomie d’une chute », au moment de recevoir la Palme d’Or de ce 76ème @Festival_Cannes.#Cannes2023 pic.twitter.com/yEQXaCIlrX
— france.tv cinéma (@francetvcinema) May 27, 2023
La ministre « estomaquée »
Quelques minutes plus tard, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak s’est fendue d’un message posté sur les réseaux sociaux pour répondre à Justine Triet. Si la ministre se dit « heureuse » de voir une 10e Palme française, elle est aussi « estomaquée par son discours si injuste » : « Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas. »
Heureuse de voir la Palme d’or décernée à Justine Triet, la 10ème pour la France ! Mais estomaquée par son discours si injuste. Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas.
— Rima Abdul Malak (@RimaAbdulMalak) May 27, 2023
Dans Anatomie d’une chute, Justine Triet filme le procès d’une veuve – Sandra Hüller, excellente – accusée du meurtre de son compagnon et opère une déconstruction patiente des dynamiques de pouvoir dans un couple d’artistes aisés. Il est attendu dans les salles françaises le 23 août prochain.
France
TotalEnergies : des échauffourées entre des militants pour le climat et la police avant l’assemblée générale

Une centaine de personnes sont réunies devant la salle Pleyel, dans le 17e arrondissement de la capitale, à quelques heures de l’assemblée générale du géant français.
Des échauffourées entre police et manifestants pour le climat ont éclaté vendredi 26 mai aux abords de la salle parisienne où doit se tenir l’assemblée générale annuelle de TotalEnergies. Le géant français des hydrocarbures se prépare à vivre une réunion électrique, ciblée par une coalition d’associations qui menace de la bloquer, mais aussi par une partie de ses actionnaires en désaccord avec sa politique climatique.
Dès l’aube, une centaine de manifestants pour le climat ont tenté de pénétrer dans le tronçon de rue passant devant la salle Pleyel, située dans le 17e arrondissement de la capitale. Une dizaine d’entre eux, qui s’étaient assis devant l’entrée, ont été délogés par les forces de l’ordre. Après trois sommations rapides, les forces de l’ordre ont projeté du gaz lacrymogène.
De nombreuses images de ses échauffourées ont été diffusées par des journalistes présents sur place et par des militants sur les réseaux sociaux.
La réunion arrive à la fin d’une saison d’AG houleuses, où les actions se sont multipliées contre les grands groupes, comme chez les concurrents Shell et BP ou encore la banque Barclays, accusée de financer l’expansion de projets d’hydrocarbures. Le tout sur fond de profits faramineux : ensemble, les majors BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies affichent plus de 40 milliards de dollars de bénéfices ce trimestre après des records en 2022.
France
Des sans-abris de Paris envoyés en Bretagne pendant les Jeux Olympiques 2024

Des sans-abri de la ville de Paris déplacés en Bretagne pendant la Coupe du Monde de Rugby et les Jeux Olympiques de 2024. Les élus de la commune bretonne expriment leurs préoccupations concernant la méthode et le choix du site.
La commune de Bruz, située en Ille-et-Vilaine, accueillera dès le mois de septembre un lieu d’hébergement temporaire pour des sans-abris en provenance d’Île-de-France. Cependant, suite aux événements survenus à Saint-Brevin, les élus de la commune bretonne expriment leurs inquiétudes quant à la méthode de la préfecture et au choix du site.
Selon la Préfecture d’Ille-et-Vilaine, ce lieu d’hébergement provisoire sera destiné à des sans-abris venant de la région Île-de-France. Cette information, rapportée par Ouest-France, a été confirmée par les autorités. Plusieurs lieux similaires seront mis en place dans dix régions françaises, et c’est la commune de Bruz, près de Rennes, qui a été sélectionnée par le Préfet pour accueillir ce dispositif. Matthieu Blet, secrétaire général adjoint de la préfecture d’Ille-et-Vilaine, souligne l’importance de la solidarité nationale et affirme que la Bretagne doit y contribuer comme les autres régions.
Les personnes sans logement seront encouragées à quitter Paris volontairement pour rejoindre ce lieu d’hébergement à Bruz. À partir du mois de septembre, elles seront accueillies dans des bâtiments modulaires implantés sur un terrain appartenant à la SNCF, à proximité de la gare. La préfecture assure que ce site n’a pas vocation à perdurer au-delà de la fin de 2024 ou du début de 2025.
Le lieu pourra accueillir cinquante personnes maximum, qui pourront y rester pendant une durée maximale de trois semaines. Ensuite, elles seront dirigées vers d’autres départements bretons, où elles seront prises en charge dans des centres d’hébergement d’urgence ou des centres d’accueil de demandeurs d’asile. Les déplacements depuis la région parisienne jusqu’au site de Bruz se feront en bus. Le site sera surveillé par des agents de sécurité les week-ends et la nuit, et il sera clôturé en raison de sa proximité avec les voies ferrées. Avant l’ouverture du site de Bruz, les premiers sans-abris parisiens seront accueillis dès le mois de mai dans un ancien hôtel de la commune de Montgermont, également utilisé comme lieu d’hébergement d’urgence.
Les élus de Bruz ont été informés du projet il y a quelques jours seulement et ont exprimé leurs préoccupations lors du conseil municipal qui s’est tenu le 22 mai. Le maire de Bruz s’est dit « sidéré » par cette décision et critique la méthode employée.
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