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La France redéfinit sa feuille de route pour atteindre la neutralité carbone

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Le gouvernement a présenté ce vendredi la troisième mouture de sa Stratégie nationale bas-carbone, un document qui trace la voie à suivre pour parvenir à l’équilibre entre émissions et absorptions de gaz à effet de serre d’ici le milieu du siècle.

Cette publication intervient à une date symbolique, dix ans après la signature de l’Accord de Paris sur le climat. L’objectif affiché demeure inchangé, concrétiser la transition vers une économie décarbonée à l’horizon 2050. Les autorités soulignent la volonté de poursuivre une approche combinant innovation industrielle et protection de l’environnement, une voie présentée comme spécifiquement française.

Le contexte international, cependant, apparaît moins porteur qu’il y a une décennie. Plusieurs grandes puissances, dont les États-Unis sous l’administration Trump, affichent un scepticisme marqué à l’égard des politiques climatiques contraignantes. De même, des économies émergentes rechignent à inscrire explicitement l’abandon des énergies fossiles dans les accords multilatéraux, comme l’a illustré la dernière conférence des parties au Brésil.

Sur le plan intérieur, le projet gouvernemental cherche à se démarquer d’une vision perçue comme restrictive. Le ministère de la Transition écologique insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’imposer des changements de mode de vie radicaux, mais de déployer massivement des technologies déjà disponibles. L’accent est mis sur le développement des véhicules électriques et des pompes à chaleur, présentés comme des leviers accessibles à tous les territoires.

Le cœur de la stratégie repose sur une électrification accrue et décarbonée du système énergétique. L’ambition est de porter la part de l’électricité dans la consommation finale d’énergie à 55% en 2050, contre un peu plus du tiers aujourd’hui. Cette évolution doit simultanément réduire la dépendance aux importations d’hydrocarbures et renforcer la compétitivité industrielle.

Les secteurs des transports et de l’agriculture constituent des piliers de cette transformation. Pour le premier, l’État table sur une généralisation progressive de la motorisation électrique, à l’exception notable du transport aérien qui continuerait à émettre du dioxyde de carbone. Le fret terrestre devrait quant à lui reposer sur des camions électriques, le ferroviaire et la batellerie.

Dans le domaine agricole, les orientations préconisent une évolution des régimes alimentaires, avec une promotion des fruits, légumes et légumineuses, ainsi qu’une modification des pratiques d’élevage pour en réduire l’empreinte carbone. La lutte contre le gaspillage alimentaire est également ciblée, avec un objectif de réduction de moitié d’ici à 2030.

Le calendrier proposé reste exigeant, envisageant une sortie progressive du pétrole entre 2040 et 2045, puis du gaz fossile à l’échéance 2050. Ces projections suscitent des réserves parmi les organisations environnementales, qui pointent un décalage entre les ambitions affichées et les politiques concrètement mises en œuvre. Pour ses détracteurs, le plan manquerait encore de mesures suffisamment contraignantes pour garantir son accomplissement.

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