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La fin d’une ère : le PKK met un terme à quatre décennies de lutte armée

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Après plus de 40 ans de conflit, le mouvement kurde annonce sa dissolution, ouvrant une page nouvelle dans l’histoire tourmentée de la région.

Le Parti Karkerên Kurdistan (PKK) a officiellement déclaré la fin de son engagement militaire contre l’État turc, marquant ainsi la clôture d’un chapitre sanglant ayant coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Dans un communiqué relayé par des médias proches de la cause kurde, l’organisation affirme avoir rempli sa « mission historique », estimant que le combat politique peut désormais prendre le relais pour résoudre la question kurde.

Cette décision fait suite au 12e congrès du mouvement, tenu récemment dans les zones montagneuses du Kurdistan irakien. Les dirigeants du PKK ont acté la dissolution de leurs structures opérationnelles, répondant ainsi à l’appel lancé par leur chef emblématique, Abdullah Öcalan, emprisonné depuis plus d’un quart de siècle. Le parti au pouvoir en Turquie a salué cette annonce comme une avancée majeure vers l’éradication du terrorisme, tout en exigeant des actes concrets pour concrétiser cette transition.

Si les détails pratiques restent à préciser, cette démarche pourrait ouvrir la voie à un apaisement durable. Le PKK souligne que cette dissolution crée les conditions d’une résolution démocratique du conflit, tout en appelant les institutions turques à assumer leurs responsabilités. Du côté d’Ankara, des sources proches du gouvernement laissent entendre que les conditions de détention d’Öcalan pourraient être assouplies, bien que sa libération ne soit pas à l’ordre du jour.

Cette évolution s’inscrit dans un processus amorcé il y a plusieurs mois, avec la médiation du parti prokurde DEM et le soutien inattendu de figures nationalistes turques. Malgré les déclarations d’ouverture, les tensions sont restées palpables, les frappes aériennes turques se poursuivant contre des positions supposées du PKK.

Pour certains observateurs, cette initiative s’explique avant tout par des calculs politiques. Le président Erdogan y verrait une opportunité de consolider son emprise en divisant l’opposition et en s’attirant une partie de l’électorat kurde. Les récentes mobilisations de l’opposition, boycottées par de nombreux Kurdes, semblent confirmer cette stratégie.

Alors que la Turquie compte près de 20 % de citoyens d’origine kurde, cette annonce pourrait redéfinir les équilibres politiques à l’approche des prochaines élections. Reste à savoir si cette page se tourne vraiment, ou si elle ne fait que s’ajouter aux nombreux revirements d’une histoire encore en mouvement.

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